Comme vous, je feuillete régulièrement les magazines de mode, ici et là, dans les transports, parfois par-dessus l'épaule d'une personne, parfois inversement. Je découvre les sujets maronniers, des récurrents annuels, qui reviennent à l'image des régimes avec une régularité déconcertante.

J'apprécie aussi certaines publicités, car leur créativité honore la définition du luxe, parfois aussi la dessert. Mon regard se pose sur des sacs à main, des chaussures, des crèmes dites miracles qui devraient faire que chacune à un sourire de ses vingt ans (mais pour quoi ? pour qui ?).

Et puis récemment je suis tombé sur celle-ci, énigmatique ?

Devinez ce qui ce cache derrière ce sourire !

Ce n'est pas moi qui le dit, mais la ligne inférieure. Une publicité à messages, même avec une question pour vous. La réponse :

Un appareil d'épilation !

Voilà le solution à l'énigme qui aura duré quelques secondes, le temps de finir la page recto à gauche, et d'enchaîner vers cette surprennat accroche. Car oui, Clara, la jeune femme modèle de cette photo, sourit pendant qu'une autre personne l'épile avec la marque citée en bas. 

Je vous vois sourire, si, si, je vous aperçois derrière l'écran, sans webcam, peut-être dans vos futurs commentaires. 

Et la discussion récente avec mon adolescente de fille, en bataille contre les poils pour aller au gymnase, faire du sport en short. "Soit çà pue (alias les crèmes), soit çà fait mal (alias le produit ci-dessus, oui car avec une tribu de femmes, le dernier modèle est toujours présent dans les salle de bains ;-).

Que lui dire ? "oui je sais, mais il faut souffrir pour être belle" ou "les collants opaques existent en version colorée et version été" ou "je sais pas je m'épile pas, je suis un mec moi !" ou ".......". J'ai hésité, j'ai préconisé d'aller faire un tour sur les blogs beauté des copines, sur les conseils avant, pendant après, les crèmes apaisantes, les cires, pas les rasoirs, les autres miracles que je connais mais dont je ne peux ignorer les douleurs.

En fait, je devais lui mentir, et je n'aime pas cela, car la sensation de douleur varie de femme en femme. Car avec le temps et l'habitude, on serre plus facilement les dents durant ce rite féminin (pour info, se raser chaque matin, surtout pour les peaux sensibles est parfois aussi une douleur, mais moins longue certes). Je ne saurai lui dire, je ne peux que la guider, la laisser essayer.

Et quand je saurai plus riche lui offrir si elle le souhaite une épilation laser définitive.

Je ne sais pas.

Mais je profites de cette publicité angélique pour vous remercier pour vos jambes si lisses, si brillantes, si belles, si élégantes en haut de vos escarpins, sous vos collants si fins, ou nues et bronzées. Elles resplendissent d'une perfection qui est à votre image.

Nylonement

Elle marchait sur ce trottoir, sur cette large avenue, avec des petites haies, de jolis arbres mais aucun soleil. Il faisait un temps chagrin, un temps de printemps incertain.

Elle errait, contemplant d'un regard une vitrine de gourmandises, des bijoux, de bracelets, des diamants et des perles, des folies qui brillaient sous les lumières de ce luxe. Elle jetait un oeil mais semblait chercher autre chose, une petite lumière peut-être.

Sur son chemin, un homme, un gentleman lui tendit sa main, elle semblait tituber, toujours perdue. Il sourit, il lui posa des questions pour l'aider, elle sourit enfn. Vaporeuse, elle serrait un petit sac à main, sur sa robe, sur son coin de féminité. Ces talons s'accrochait au sol, elle ne trouvait pas la juste hauteur, il lui tendit plus encore son épaule. Sa veste noire tomba.

Lui aussi fût déstabilisé par sa légèreté, elle ne pesait rien, il la souleva pour la porter vers cette terrasse, craignant un malaise, un coup de chaleur malgré ce temps maussade. Elle ne dit rien, elle suivait ce vol stationnaire dans les bras de cet homme, elle sentait son coeur qui battait.

Quelle heure était-il ? Elle semblait sortir pour une soirée, quelques plumes, une élégance rare, mais il était dix heures du matin. Une noctambule déboussolée peut-être ? Il commanda un café, un chocolat viennois, des croissants chauds, du jus d'orange, et un bouquet de rose. C'était son lieu à lui, l'endroit où il regardait l'avenue, entre sa tablette et son magazine, le matin, tous les matins, avant le travail, et pour son petit-déjeuner. Elle souriait, assise sur cette chaise. Allongeant ses jambes, lui y posa un regard, il aimait tant écrire sur les femmes. 

Elle grignotait, toujours un peu en quête de repères, il l'observait, n'osant devenir trop curieux, mais leurs émotions s'accordaient avec le crémeux du chocolat, avec l'odeur des fleurs.

"Vous attendiez quelqu'un ?" lui lança-t-elle.

"Non, enfin si, enfin non." si sûr de lui, il y a quelques minutes et puis maintenant en pleine confusion.

"Les fleurs sont pour elle ?"

"J'avais rendez-vous mais je vous ai aperçue, chancelante, perdue. Le serveur a cru que c'était mon rendez-vous."

"Elle arrive, juste coincée dans son taxi, actuellement elle retouche le gloss de son rouge à lèvres."

"Mais ..."

Elle sourit encore, il avait le coeur qui battait encore plus fort, perdu à son tour par ses mots.

"Comment vous..." balbutia-t-il.

"Ah moi, je ne suis qu'un ange. Et c'est ma première fois que je coache deux amoureux, juste avant la demande en mariage. J'avais mal lu mes consignes, je croyais venir à votre mariage, d'où ma confusion il y a quelques minutes. Mais rassurez-vous je vais disparaître, en espérant revenir dans quelques mois vace la même robe, pour vos deux."

Elle prit de la chantilly sur son doigt, l'embrassa rapidement, et disparut aussitôt.

Son amoureuse, sa future femme, adorait les anges.

Nylonement