Elle, lui, eux, encore elle, et d'autres personnes, d'autres femmes de ma vie, de mon enfance, aujourd'hui, symboliquement, comme d'autres jours, en d'autres lieux, je pense à eux, à elles.
Ces femmes qui firent de moi ce que je suis, directement, indirectement, avec des conseils, avec des habitudes, avec des moments câlins, avec simplement un lien de famille ou d'amitié. Je pourrai les remercier, d'ailleurs le fait-on un jour, de dire merci à ses parents ? Souvent trop tard, lors d'un discours au-dessus d'une boîte en bois, sous une nef vide et froide, on lâche alors les mots que l'on voulais dire depuis toujours, pour leur dire l'amour que l'on partageait, réellement chaque semaine ense croisant, en se téléphonant ou parfois sans nouvelles depuis de nombreuses années. Il y a toujours ce lien cet indfectible lien qui nous traverse depuis des décennies. On est devenu soi, on progresse encore, on vit notre vie trop vite, ou trop lentement, mais on se souvient parfois, certains jours plus calmes. Derrière la vitre, un regard sur notre jardin extérieur, le vent qui souffle, les brumes chaudes au-dessus de la tasse, une tartine de baguette fraîche à côté, la confiture d'oranges sur le beurre salé.
Là un début d'histoire et de souvenirs, ou simplement un petit déjeuner à croquer.
Là notre enfance où l'on rechignait sur ce beurre salé avec la confiture trop amère, rien n'allait, puis le bonheur venu de redécouvrir ces vraies saveurs, d'aimer de plus en plus ce mélange sucré-salé. Et toujours, encore et encore, choisir ce beurre pour la baguette qui rappelle celle que votre papa ramenait , quelque soit la météo, chaude du boulanger, là le souvenir commence, revient, repasse.
Et puis votre mère, heureuse de vous revoir, avec votre amoureux, ce petit déjeuner unique, chaleureux, en ce lendemain, où vous avez annoncé votre futur mariage, cette bulle soudainement formée, et les sourires qui deviennent d'autres liens, d'autres complicités. Hier, demain, avec votre mère, votre grand-mère, votre papy, votre fille ou vos fils, quelque soit la combinaison, même avec une amie, une proche, vous avez échangez ces sourires, attitude animale qui traduit notre bonheur.
Aussitôt ils sont devenus souvenirs, rattachés avec une étiquette de joie, de moments intenses ou sobrement délicats, simples mais pas anodins.
Vous vous rappellerez toujours le lieu, le couloir, l'entrée de cette maison en Bretagne avec un escalier en pierre, ou cet appartement de votre enfance, ou d'autres encore. Pour les plus sensibles, vous vous souviendrez de leurs parfums, celui du lieu, celui des fleurs ou de la saison, mais surtout celui de cette grand-mère, aujourd'hui partie, de votre mère, aujourd'hui vieillie, de votre fille, aujourd'hui qui a grandi.
Sourire rime avec souvenirs,
Et moi, j'aime cela, indéfiniment.
Nylonement