Je suis malade, complètement malade ... la chanson revient de suite entre vos oreilles, dans vos limbes neuronales, avec aussitôt le refrain dans votre bouche, les mots, les quelques mots de cette incontournable ritournelle à la française.
Je suis malade de ne pas vous voir, vous les élégantes, marchant libres dans le vent frais de ces matins printaniers, vous n'osez plus sortir, encore moins vous alléger de vos pantalons mous. Les robes et les jupes restent chez vous, avec vous, cachées derrière les portes. Il n'y a plus que des fantômes, anodins, pressés, fuyant les autres personnes, masqués pour ne pas nuire ou se nuire à eux-mêmes. Rien de la mode, juste un vide non naturel dans cette rue. Elles sont parties les créatures, les femmes, les silhouettes légères d'un autre Printemps, elles ont fui ce monde devenu trop pesant.
Je suis malade de ce vide, de cette drogue si douce qui apaise mon regard, me confirmait, avant tout cela, que l'élégance existait chaque jour. Une dose de petite robe noire, parfois en fin de journée, pour apaiser aussi, une double dose les samedis soirs ou en allant au restaurant. Aucune contre-indication, juste un bonheur intérieur. Sans pour autant me plaindre auprès de vous, sans même alimenter un manque en réclamant une sur-dose ou en sifflant votre passage, non, juste un regard sur des gambettes, sur les corps en mouvements, sur vos jambes envoilées.
Heureusement un ami pharmacien m'a indiqué un remède, un médicament au dosage plus subtil. Directement chez moi, sans sortir, sans masque, sans contraintes, à toutes heures du jour et même de la nuit. Une posologie a adapté en cas de crise vraiment aigu mais sans risque d'effets secondaires.
Alternez si il le faut entre spectacles burlesques et dessins de pin-up, vous aurez votre besoin quotidien entièrement satisfait, juste pour vous. Mais a défaut d'un générique, il m'a quand même préconisé le, pardon, la meilleure source de bonheur visuel. Elle, simplement elle. Dans un moment simple de liberté, là, à picorer des yeux.
Elle joue de ses jambes souples, de ses bas évanescents.
Je suis malade, un peu en manque, à moins que ce ne soit juste une gourmandise. Alors je partage avec vous, pour sourire et trouver un peu de bonheur, même chez soi.
Nylonement
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