3 mai 2015 7 03 /05 /mai /2015 11:00
Blog, fin de blog !

Sereinement, je vais bientôt vous laisser dans le bonheur immense de la sérendipité, cet acte de recherche, qui s'associe naturellement au hasard pour vous faire rebondir d'un sujet donné vers une myriade de constellations improbables, de chemins et de voyages sans fin sur des pages du net.

 

Voyages multiples et parallèles sans destination, sans objectifs, sans fin.

 

Passages et balades volontaires ou malgré vous dans les limbes de ce paradis du néant, pardon du virtuel, où bien souvent la futilité est devenue reine. Mais pas sans ses bouffons incarnés par le temps (cette unité élémentaire de notre vie, entre secondes, minutes, heures, jours et années) et surtout par la volatilité d'une information en rapport à celui-ci. Mémoire ou sélection hiérachisée ou délirante de notre société actuelle, de notre approche personnelle de l'importance du savoir, de la connaissance mais aussi nourriture inerte et sans saveur, donc sans valeur de souvenir. Chacun possède son échelle de nostalgie, de madeleines, de petits bonheurs et de plaisirs, avec un stock plus ou moins vaste dans son espace des possibles, volontaire ou non d'ailleurs (si vous avez déjà décroché, ou oublié, contactez le centre sur la maladie d'Alzheimer le plus proche, ou lisez Closer, le vide s'empare de vous ...!).

 

Plus simplement, nos moyens de communications évoluent toujours plus vite, pas forcément avec efficacité, par forcément vers le meilleur (simple exemple la qualité audio des fichiers MP3 est pire que toute production ancestrale même un bon vinyl, car les compressions numériques arrondissent le spectre des sons, quel dommage, un progrès régressif ... parmi d'autres), et pourtant les gens communiquent plus, tout en devenant plus indépendants et nombrilistes.

 

 

 

Blog, fin de blog !
Blog, fin de blog !

Les médias et la culture ont vu déferler la vague des réseaux sociaux et autres nouveautés indispensables à la vie, chaque semaine, avec ce sentiment génial d'être totalement "out" face à un acronyme inconnu, une application non téléchargée, même si tous les deux sont inutiles à la vie. Du moins sans grande utilité.

 

Je peux me permettre de prendre ce recul car je tape sur un clavier depuis le milieu des années 80 (1983 pour être précis, oui cela peut faire peur à mes jeunes lecteurs nés après cette date, et trouvant que les scribes de mon époque hésitaient entre le marbre, le papier et des touches en plastique moche), et j'ai toujours été passionné par le génie informatique de toutes ces boîtes en plastique qui se succèdent devant moi, appelés ordinateurs. Alors j'ai sauté dans le train d'internet, des emails, des évolutions, pour des besoins professionnels ou personnels, une curiosité d'autant plus grande que les connaissances pouvaient être multiples.

 

Les réseaux sociaux ont dévoré les habitudes, changé partiellement nos routines de vie, en rendant de réels services via le net, mais en infiltrant nos vies électroniques, nos identités et images numériques. 

Que restera-t-il de tout cela à échelle du temps ?

Dans quinze jours ?

Dans dix semaines ?

Dans cinq ans ?

Dans une décennie ?

 

 

Quand vous avez beaucoup d'amis sur FB par exemple, avec pour certains un rituel de publication et de partage de plusieurs infos par jour, la durabilité de celles-ci est minime. Car en plus il est quasi infernal de retrouver une info publiée deux jours avant dans la pile qui se nourrit par le haut et entasse sous elle, le reste. 

Quand vous envoyez un "texte" de 100 caractères avec TWT, il en reste rien après quelques heures. Alors si je parle en jours, semaines, mois et années, même les hiéroglyphes égyptiens sont plus pérennes. dans la durée mais aussi dans la valeur du contenu.

Quand vous prenez des photos floues, de tout et plus encore de rien, enfin pardon de votre repas, de celui de votre chien (ne pas les confondre pour votre santé, et la sienne), de vos courses ou de votre café en terrasse, sachez que sur ITGRM, la durée de ce savoir indispensable à l'espèce humaine est .... nulle (oui le mot est assez juste).

Certes on se moque des photos en noir et blanc des grands-parents, peu nombreuses, parfois ternies, mais elles resteront encore.

Et il y a d'autres réseaux de communication instantanés, ou basés sur d'autres concepts fumeux, troubles ou passionnants (mettre votre curseur sur le bon choix, le vôtre), il y en aura d'autres d'ici la fin d'année, l'année suivante et dans les prochaines années. Mais ne nous fatiguerons nous pas de ce communication outrancière : utile, futile ou inutile ?

 

Partage de photos avec PTRST, là il y a un peu plus de possibilités, d'organisation, de volonté de transmettre un message, des envies, des idées, des ressentis (pas toujours ...)

 

Quid des blogs dans tout cela, coincés entre les forums (trop proches du labyrinthe, mais si pratique pour trouver comment customiser une jante alu pour une modèle XJ48-BWK du millésime 1978Y-T45), les médias classiques (télé, radio, presse) et leurs propres espaces du net. Là aussi il y a pléthore de versions, de plateformes, de bons ou mauvais goûts, et surtout un gap énorme entre le vide, le contenu quasi-vide, les vitrines, pardon les blogueuses porteuses de messages publicitaires et quelques % de contenu réel. Eux resterons, sources de savoir, de connaissances, de références parfois, tant qu'un serveur tournera là-bas dans le cloud.

 

Enfin mes objets primaires pour humains évolués : les livres. Les vrais livres, pardon, ceux imprimés, collés, coupés sur des feuilles de papier ! Cette matière bien réelle, transportable, parfois lourde, parfois encombrante, mais j'adore les livres. C'est ainsi de générations en générations, et de façon magique, on se transmet des belles histoires, des documents rares, des ouvrages originaux, des fables et du rêve, des kilogrammes de bibliothèques, des éditions improbables de certains auteurs célèbres "il y a longtemps" ou "très chiants, mais lus avec obligation au collège", et encore des romans super et inconnus, des romans super et trop connus, des romans décoratifs d'auteurs connus (mais dont la description en trente-cinq pages de la pauvre jeune fille avec son seau allant à la fontaine par une nuit d'hiver... bref trop longue). Le livre reste un bonheur renouvelé, relu parfois plusieurs fois, par la même personne ou par d'autres, prêté, oublié, rendu, relu et toujours plein de souvenirs. De plus sans système d'exploitation obsolète, sans mise à jour impossible ou payante, sans intrusion dans votre vie privée, sans obsolescence, programmée ou non (mais bon le durable et l'informatique sont incompatibles) du système de batterie. Un livre, un vieux polar jauni, avec cette odeur agréable pour retrouver l'atmosphère des années 50, et presque le parfum de la pipe de Maigret en instantané. Et puis les notes manuscrites de votre grand-mère sur les fleurs du mal, sur les pages de garde des livres de poésie, même aussi dans son livre de recette. J'aime cela ! 

J'aime les livres, le rêve et le savoir.

 

 

Pourquoi ? Car je suis né curieux, je suis devenu lecteur, dévoreur de livres. J'ai travaillé, vécu, évolué, changé, souffert, vécu toujours. Et durant ce voyage j'ai même découvert malgré moi, des passions, ainsi qu'une facilité à écrire. Un exercice de style né il y a longtemps, transformé avec le temps entre papiers, notes, cahiers vers des versions clavier et fichiers, pour devenir un jour deux blogs. Sans objectif, du moins averé, juste deux thèmes, des voyelles et des consonnes, vingt-six lettres et quelques accents, je suis devenu blogueur. Multi-blogueur et finalement avec des lignes éditoriales établies, du contenu, des mots, des textes, des errances, des ratés et des morceaux plus réussis. J'ai écrit durant cinq ans, chaque jour ici et ailleurs, sur plusieurs blogs, plusieurs thématiques, sous plusieurs pseudos, jusqu'à 15 articles par semaine, et je n'ai pas tout publié pour autant. J'ai adoré, j'adore toujours cela.

J'ai écrit pour moi, pour elle, pour vous, pour des inconnus majoritairement, pour des personnes virtuelles devenues des ami(e)s réel(le)s. Pire encore, idéaliste, gribouilleur de mots et d'émotions, j'ai partagé certaines de mes passions, j'ai ajouté du savoir, parfois de la connaissance, j'ai donné tout cela. 

Pourquoi là aussi ? Pour transmettre, plus simplement pour partager des sensations, des ressentis, des libertés (oui celles d'expression et de respect), car je crois personnellement que toutes belles informations, que tous rêves légers, méritent un partage, un geste altruiste naturel. Posséder des anecdotes, des belles histoires, des envies, des informations uniques et/ou anciennes, de la nostalgie et d'autres belles valeurs, tout cela n'a d'intérêt que dans le croisement ouvert vers les autres. Laisser libre cours à des idées, provoquer des débats, des échanges, donner des indices, prolonger le rêve, emporter dans un univers de passion, jamais je n'ai pu imaginer un blog sans les autres, une ou plusieurs passions communes, des chemins et des carrefours communs.

 

Ainsi pour finir, oui poser un point final, lire un livre papier reste, restera une source d'imaginaire et de connaissances, transmissibles. Ecrire, lire un blog ne sera pas non plus éphémère dans notre référentiel de temps, consommateur trop souvent futile, pressé de connaître sans vraiment analyser et encore moins savoir, pressé aussi d'oublier. Un blog reste un espace ouvert, virtuel certes, plus immatériel qu'un livre, mais un lieu interactif, entre son auteur, femme ou homme, vers les autres. Un espace de partage interactif.

 

Je n'écrirai plus ici, mais vous pourrez toujours me lire, me relire, partager, apprendre, rêver, croire en mes histoires, pleurer ou rire, sourire le plus souvent de mes mots. Ils sont à vous maintenant.

 

Merci

 

 

Une dernière fois :

Nylonement

 

Gentleman W   gentleman.nylon@gmail.com

 

 

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2 mai 2015 6 02 /05 /mai /2015 07:00
Culture du samedi

Le samedi, je partageais des expositions, des balades, des sorties, des films et souvent des livres. Dans une vision idéaliste et altruiste, je prenais le temps de vivre ces instants-là, de les apprécier pour vous donner l'envie de les suivre.

 

Aucune action mercantile mais aussi aucun snobisme désabusé comme souvent de la part de certaines journalistes "qui en voient trop", "qui ne peuvent parler de tout", "qui ne se déplacent pas", "qui manquent de curiosité", " qui préférent les évéènement bobo et chiants", "qui finalement recopient le dossier de presse". Et "qui manquent de culture ..."

 

Non, je savourais un bonheur de lecteur, de visiteur, d'un parcours curieux et gourmet, gourmand aussi sur ce qui est le monde de la culture. Je continuerai à lire, beaucoup, chaque jour, des journaux, des blogs, des informations en français et aussi sur des médias internationaux, des livres surtout, sur tant de focusdivers. 

 

Je prendrai ce bonheur, sans une vision instagram et floue des choses, avec un recul et un univers critique et glamour qui restera le mien. 

 

Bonnes balades, bonnes lectures, bons films et surtout encore des émotions esthétiques, nostalgiques ou nouvelles face à la liberté d'expression de la Culture.

 

 

Nylonement

 

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1 mai 2015 5 01 /05 /mai /2015 06:35
Femmes libres

Mes enfants, mes filles, mon fils, je voudrais vous dire, vous transmettre quelques valeurs pour que demain soit plus beau, plus libre, plus empathique.

 

A vous qui êtes la nouvelle génération, ferez la prochaine, je partage et je donne les plus grands espoirs que vous puissiez continuer à vivre en paix, mais surtout en parfaite parité, en parfaite égalité entre les femmes et les hommes. 

 

Je suis né trop tôt, trop tard, venant d'un autre siècle avec des valeurs désuètes, des erreurs de jugements, des pensées incompatibles avec notre société. Idéaliste, j'ai compris que je ne serai jamais assez important, gorgé de pouvoir pour changer ce monde, cette société, mais j'ai toujours cru à la beauté dans les relations humaines.

 

Idéaliste, totalement déconnecté de notre vie réelle, j'ai longtemps poursuivi des valeurs, défendu face à d'autres mes pensées, refusé la vie de moutons, mais aussi celle de requin. J'ai cru à un espace juste où les femmes comme les hommes feraient les mêmes tâches, les partageant équitablement au gré de leur savoir, de leur volonté, de leurs possibilités. J'ai été indépendant très tôt, pour moi (ah l'adolescence et la curiosité du monde des adultes, à moins que ce ne soit un esprit en avance..., avec un autre regard déjà) mais aussi pour les autres. Pour des repas improvisés dont tous voulaient être, pour des dégustations de vins et de champagne, pleines de poésie, de légèreté et de joie, pour d'autres moments plus intimes, pour des partages d'amitié aussi, pour croquer la vie. Mais toujours j'ai refusé les évidences qui troublaient le bon sens vers un profit inégalitaire, de pouvoir ou d'argent, d'impolitesse ou d'irrespect. 

 

J'ai aimé mon parcours de vie, certes avec de belles erreurs, des joies et des doutes. Et surtout vous, mes enfants, j'ai tenté de vous expliquer que nous étions tous égaux. En droits et en devoirs, pour nous et pour les autres, pour rêver et pour réaliser. Pour aimer aussi !

 

 

 

Femmes libres

Une seule quête, le bonheur dans le regard des autres, sans trop déséquilibrer la machine vers une quelconque suprématie. Ecouter, entendre les autres, dire non, expliquer, dire oui, argumenter, partager, avancer ensemble. Avec une réelle liberté d'expression. D'ailleurs en janvier, vous m'avez vu pleuré, assommé par ce geste d'infâmie totale. Pour une fois, je vous expliqué la portée de ce geste, au-delà des CHARLIE, sur notre propre liberté de vie, sur notre liberté d'expression. 

 

Les mots, je leur ai donné une force, durant cinq belles années, ici et ailleurs, pour défendre, pour croire en ce respect commun des femmes et des hommes, des grands, des petits, des noirs et des blancs, des jeunes et des vieux. Tous égaux !

 

Bon, je vous laisse, car je vais faire une chose qui vous fera sourire : du repassage.

Un geste symbolique, non, même pas en vidéo sur youtube pour une parité nouvelle. Juste le repassage, je l'ai toujours fait, d'autant  (ne cherchez pas) que cela me détend. Je vois déjà en vous les yeux brillants, cherchant mon email, voire même mon adresse complète pour livrer votre tas de vêtements. Oui j'aime me détendre avec cette fastidieuse tâche pour certaines, cette tâche impossible pour d'autres. 

 

Mes enfants, oubliez le repassage, mais jamais que vous êtes toutes et tous égaux, durant toutes les étapes de votre vie (famille, boulot, détente, activités, obligations, pire ;-) amour ).

 

 

Nylonement

Femmes libres
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30 avril 2015 4 30 /04 /avril /2015 06:59
Sous les doigts

 

Sous les mots, sous les doigts.

Nous avons ri avec un ami, talentueux écrivain, en discutant librement autour de quelques fines tranches de charcuterie, deux verres de rouge d'un terroir du sud de la France. Que de souvenirs, de textes écrits, oubliés, griffonnés sur un coin de dessus de table en papier, dans des carnets de notes, dans des cahiers, sur des coins de rapports ennuyeux.

Nous évoquions nos instants uniques que la vie nous laisse avec le toucher, avec ce rapport charnel vers d'autres matières. Curieusement le premier sourire a été en reprenant le gras suant de ce jambon, si soyeux, si goûtu, ce lien vers la bouche où là, il exploserait sur les papilles. Noisette, gras, viande, oeuvre du temps, de la nourriture, de l'affinage et souvenirs incroyables des tartines avec le jambon coupé au large couteau par le grand-père sur cette patte accrochée dans la cheminée en été, dans le cellier l'hiver. Un parfum unique qui donne soudainement envie de saliver sur ce parfum de farine, de mie moelleuse, de pain un peu gris, de croûte épaisse, de charcuterie authentique. Un trait de passé, un plaisir gourmand. Nous avons trinqué car les doigts c'est aussi le verre, celui de l'amitié, celui du verre fin, des flûtes de champagne pour tout fêter, pour le bonheur de se rencontrer, de se revoir, de partir avant de revenir. Tout est sujet à avoir des amis, des relations, des personnes inconnues devenant en un soir des amis éternels, des compagnons de ripailles, tant de possibilités. Là aussi le souvenir d'une main tenant une bouteille poussiéreuse, un millésime ancien, des amis heureux, le silence derrière les verres. Des arômes dans le nez, la couleur encore dans les yeux, dans le gosier, les parfums et le bonheur intérieur.

 

Nous avons évoqué les mots, ce chemin incroyable qui nous les livre naturellement, parfois à la tonne, parfois sans style, parfois à la sueur d'une longue réflexion avec une parcimonie monastique, un simple aphorisme. Coucher des mots sur le papier, taper des mots sur le clavier. Et puis les donner aux autres ! pourquoi les garder pour soi ? En commandant une seconde assiette de saucissons, nous avions déjà admis que le partage n'est que l'unique objectif. Non pour soi, mais pour libérér les mots, car ils ne doivent pas être captifs. Seuls les lecteurs jugeront leur envie de commencer avec le titre, de lire, de lire encore, de s'arrêter, de fermer définitivement l'ouvrage ou le fichier, mais aussi de continuer, d'en parler, de vouloir partager une émotion, un ressenti intellectuel face à tel ouvrage. Nous pouvons tous écrire, avec un talent variable certes, mais nous devons donner, vendre, partager nos écrits. Nouvelles, simples articles d'un blog, roman, livres et même version avec tomes, les mots sont un lien, au-delà d'une réussite, d'un best-seller. 

 

C'est le fruit manuel d'une pensée, d'un regard, d'un sentiment, d'une contemplation, d'un témoignage, de notre imagination sur le monde. Passé, présent ou futur, tout est sujet à l'entourer de mots. 

 

Sous les doigts
Sous les doigts
Sous les doigts

Nous avons dégusté un autre verre, prenant l'option d'un verre de vieux sauternes, souvenir d'une période de passion pour ces vins faciles de Noël, trop vite bus avec le dessert, et pourtant. Là aussi des émotions, des verres, des couleurs entre ocres et or, des millésimes, des amis, des soirées uniques, des rencontres, des personnes marquées par un verre qui parlait à l'imparfait, vendangé par un père, un grand-père, il y a si longtemps. Et nous sommes revenus aux mots, à ce concours, ce prix justement pour un texte sur une dégustation de vieux vins, une situation, une cave voutée, une famille, un père, un fils, un lien. 

 

Des jolies femmes passaient ici et là entre les tables, les heures ayant passé, les personnes venaient dîner dans notre journée de liberté d'expression, d'ivresse un peu aussi. Nous avons vu un dos, des coutures, de jolies robes, des silhouettes et nos sourires communs sont partis sur nos doigts encore, dans nos esprits, sur les nostalgies. 

 

Comment évoquer tant de possibilités, sans les caricaturer ? Il savait si bien donner une réponse évidente à ce tourbillon instable. Il me disait souvent de picorer, de garder la tête haute quand dans un échange je perdais pied, dans nos emails, nos lettres, nos mots échangés. Sans insister, avec diplomatie, il voyait que le texte dévorait le blogueur, que je ne maîtrisais plus mon univers, intérieur et extérieur. Je le voyais alors dans son fauteuil, son lieu, son endroit, là où il racontait comment les doigts serrent une main d'enfant, le guident sur le chemin de la vie. Il savait si bien transmettre les tactiles pensées de ses personnages, de son vécu, de ce qu'il avait vu, de ce qu'il aurait aimé voir, de ce qu'il aurait aimé oublier. La guerre, les odeurs, sa mère, sa soeur, les bruits, les courses, la fuite. Cela le hantait, sans vraiment savoir les liens qui restaient en lui. Sa face obscure, sa liberté, ses larmes à lui, ses doutes, ses douleurs. Mais il était cet être si joyeux, ce jouisseur des mots, ce gourmet, cet homme respectable, ce bel accoucheur de titre, après le point final. Il aimait tant écrire, nous sommes repartis vers le ciel, vers notre place privilégiée, intemporelle, contemplatifs sur notre monde. Sur ce que nous voyons au-delà de la réalité des autres.

Sous les doigts
Sous les doigts

 

Cette femme, fatiguée par le temps, avec son mari, une main qui tremble pour lui, une canne pour elle et pourtant malgré les maux, un amour rayonnant, un duo à table, une gourmandise bien au-delà de l'assiette. Un verre entre eux deux, un partage, comme toujours nous avoua le serveur, comme toujours depuis plus de vingt ans de service. Ils étaient ainsi, sa main à elle sur sa main à lui en observant la salle, les décennies devant et derrière eux.

Nous aurions pu écrire, soudainement déconnectés de notre monde, mais il y avait d'autres mains, d'autres tables, d'autres plats, d'autres discussions, d'autres verres, d'autres silences coupés d'éclats de rire. Mains d'amoureux, derniers touchers avant une rupture, doigts engourdis par l'attente dans le froid avec un bouquet de fleurs, doigts chauds dans des gants, la main serrant l'autre. Mains qui se serrent pour le bonjour, mains sur l'épaule d'un ami, mains pour réconforter après un départ non souhaité, seul face à ce trou noir de la disparition de l'autre, main inerte sur une feuille de papier blanc, avouant une faute, cherchant les mots pour déclarer son amour, pour simplement parler, rencontrer, vivre et exister. Nous avons cherché sans paroles ou avec des phrases trop nombreuses sans aucun classement possible à créer l'encyclopédie des émotions, des doigts comme traits d'union de moments de vie. 

Elles étaient partout ici, en train de servir, de manger, d'attendre, d'aimer, de se faire la gueule. De lire aussi là-bas dans le coin, une femme seule, dans un tailleur jaune très années 80. Nous l'avions suivi du regard, des gants noirs en cuir souple, un livre, une lecture rapide, un repas mangé sagement. Nous voilà repartis dans la salle, mais aussi dehors, les passants les passantes, le vent, les lumières du soir, les émotions, les mains toujours.

 

Nous, des mots, du vin, du moins des verres vides, deux assiettes de fromages, un voyage autour des terroirs français, de belles régions et des balades, des extraits cités de ses récentes nouvelles. Les mains et les doigts, nous les avons vus partout, parlant pour nos personnages, pour nos textes, pour délier les situations ou pour meubler les instants sans dialogues. Il aimait en parler, conteur autant qu'écrivain, humble personnage lui-même dans le monde des livres. Curieux et esthète, il savait observer, vite ou très lentement, d'ailleurs, nous avions passé une soirée à comprendre le temps, à apprécier les mouvements, les autres soit trop vite, soit avec une lenteur gourmande. La fréquence donnait un sens différent à nos émotions, à nos mots aussi. Un tempo pour une mélodie écrite.

 

La porte s'est ouverte, une silhouette connue, plus qu'une connaissance commune, son jumeau, mon ami. Un trio infernal avec toujours des mots. Le dernier venu, a trouvé plus sage de fêter nos retrouvailles, malgré nos agendas impossibles, lui-même ayant quitté une soirée sombre et snob, sur un mal au ventre imaginaire pour nous retrouver.

"Champagne !"

Trois flûtes, plusieurs desserts.

 

"Vous parliez de quoi ?"

"De doigts, de mains, de sensations ..."

 

Toujours plus prompt à manger avec ses mains, à sucer ses doigts, à prendre la nourriture pour se gaver dans l'opulence d'un gargantua, il a ri, rempli sa bouche de profiterolles et de chocolat liquide. Il était notre troisième élément, le trublion satisfait uniquement par l'excès, du moins extérieurement, mais plus par un appétit sans limites pour découvrir, du naturel jusqu'au plus subtil. Un épicurien de tous les bontés de la vie, pouvant croquer des pêches dans l'arbre, se rouler dans l'herbe avec sa compagne, le jus du fruit dans sa bouche, l'embrassant sans fin, et le même soir, déguster un repas plus guindé, avec le souvenir de l'après-midi, en coupant avec fourchette et couteau, en pelant sa pêche de vigne pour la savourer sur une glace à la vanille bourbon, avec quelques cannelés. Sobrement ou excessivement, il était ainsi. Alors notre sujet l'emporta avec son univers de mots, bien à lui, encore plus libres, presque libertins, souvent érotiques, vers des vallées plus folles, plus magiques, avec tout autant de délices. Ses yeux brillaient, les nôtres aussi.

 

Sous nos doigts, des mots.

Mais aussi entre nos lèvres, depuis des heures.

Des doigts, des lèvres, la nuit serait sans fin.

Les mots aussi.

 

 

Nylonement

 

Sous les doigts
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NYLON-VOLUPTE ??

Languages Translation, Dear friends & readers, enter in our world of femininity during the week, with fashion pics, travel trhough words on women universe. But also each sunday, walk through actual and vintage stockings, intense symbol of Glamour !

 

Dans le labyrinthe de la Mode, des ambiances néo-rétro et du glamour toujours, je partage avec vous cette vision du chic et de cette élégance, parfois classique, parfois décalée, pour qu'ils deviennent Votre Mode, Votre Féminité. Mon regard suit vos silhouettes, au quotidien, dans la rue, dans un espace imaginaire et romancé, pour apprécier vos tenues, votre allure mais aussi vos accessoires, sacs à main et chapeaux, gants et bijoux, sur votre peau, sur vos jambes "le voile de Volupté". 

Car de vos choix, vous devez uniques, vous créez Votre Féminité, votre vie et le plaisir de voir et être vue !

Au-delà de vos Féminités, j'immisce avec discrétion dans votre jardin féminin et avec des recoins féministes, mais toujours avec mon regard discret. Parfois je narre vos vies, j'ajoute des humeurs, des doutes pour devenir les Portraits de Femmes.

Avec légèreté toujours, j'aime le Glamour !

 

Gentleman W 

Qui êtes vous ?  ou Qui est Gentleman W ? 

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Les Bas Nylon, une autre facette de ce blog, un symbole fort de la Féminité, le glamour à travers les photos, les tendances et les marques actuelles, avec leurs nouveaux modèles et leurs collections, les variations mais aussi vos retours sur la modeLes Bas Nylon sont ici le fil rouge entre les articles, la couture qui suit sur vos Féminités. (chaque DIMANCHE)

Musée vivant avec l'âge d'or 50-60, le Vintage, partageons les photos des pochettes et les souvenirs de modèles plus anciens, avec vos mots et vos visuels rétro

Vous avez des stocks de pochettes vintage, des photos associées, contactez-moi pour compléter le musée.

 

 

COPYRIGHTS

Les photos sont ici uniquement à titre non marchand comme l'ensemble de ce blog non-commercial, pour un référencement, en l'honneur des marques citées, pour un usage d'hommage à la Féminité. Si toutefois, j'oublie une référence (encore faudrait-il qu'elle apparaisse en récupérant cette image sur le net, sur Pinterest et ailleurs) ou je suscite un souci de droit à l'image ou aux copyrights, contactez-moi par email gentlemanw@nylon-volupte.com.

L'image sera retirée dès que vous nous préciserez laquelle. Merci.

 

Copyrights pour tous les articles de ce site. Si vous faites référence à un article, précisez le nom de ce blog avec son lien.

 

Recherche ???

Aimez + Aidez

 

Cancer, trop proche de nous.

Faites un sourire et soutenez l'autre !

Nous sommes tous acteurs de la santé de nos proches et de nos familles.

Cette maladie frappe le col de l'utérus, les seins, la thyroïde, la prostate, le plus couramment et ailleurs aussi !

Alors soutenez vos ami(e)s, vos parents, votre compagnon et votre compagne.

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www.ligue-cancer.net

Aimez vous les uns et les autres

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www.cancerdusein.org

 

 

Aimez-vous,

Protégez-vous !

Vivez !

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www.info-depression.fr

 

 

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ORDRE de la JARRETELLE

Pour rendre hommage aux BAS NYLON, aux JARRETELLES, au Glamour, au symbole d'une féminité des années 50-60, aux instants de mode actuelle, mais aussi aux créateurs, aux fabricants (vintage et actuels) et plus encore aux Femmes, j'ai lancé l'initiative d'un "ORDRE DE LA JARRETELLE".

Nos objectifs sont de défendre la volupté du port des Bas Nylon, de promouvoir une image noble et saine auprès des médias, de défendre la finesse incomparable du véritable nylon, digne signature haut-de-gamme du glamour moderne, de créer une communauté d'ambassadrices autour de l'élégance au féminin, de publier des ouvrages (textes et photos) de référence sur le sujet.

 

Les statuts sont rédigés. Les critères d'entrée sont définis par une validation de la réelle motivation du port du bas nylon et de votre enthousiasme à  promouvoir cet art de vivre. Un entretien et/ou un lettre pour démontrer cette passion, tel sera la premièré étape avant un parrainnage.

Ordre de la Jarretelle : gentleman.nylon@gmail.com

Quelques articles sur le sujet :

Ordre-de-la-jarretelle-Acte-1

Ordre-de-le-jarretelle-Acte-2

Ordre-de-le-jarretelle-Acte-3

Ordre-de-la-Jarretelle-Acte-4

 

Bas-Nylon-mais-alors !

Bas Nylon, quel talon ?

Je-suis-alle-au-paradis des Bas Nylon

 

Site web uniquement accessible pour les membres.

 

Coups de Coeur

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causette-34.jpg
 
 
 
 
 
 
Mes coups de coeur, ceux où je passe régulièrement sur leurs blogs, pour leurs contenus, leurs photos, leurs articles, leurs humeurs, leurs amours, leurs critiques. Inspiration passgère, amitié ou même coup de foudre, souvent un univers de mots, de douceurs et de libertés ...

martiennes.wordpress.com  justement féministes

bebarock.com juste pour les femmes !

cameline.org prodigieuse exploration mode du temps

bellesetbiendansvotrepeau conseils beauté

leblogdebetty.com mode et sourires 

dameskarlette voyageuse en images

thebrunette.fr incroyablement élégante

lheureuseimparfaite blog féminin et impertinent

le-blog-enfin-moi.com féminité, mode et sourires

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valimero-fashion-addict.com modeuse la + souriante du net !

mindalicious.fr géniale modeuse

lesdemoizelles mode et futilité

estelleblogmode.com  mode souriante

pinup-doodles un coup de crayon d'une génie

folievintage.fr un lieu pétillant & glamour

blog.plafonddeverre.fr réalité féministe

...

citizencouture.com la mode online

misspandora.fr super-fée de mode

leblogdebigbeauty.com ronde et alors ?

modeuse.com j'aime depuis le début

garancedore.fr oui, encore elle

...

Et si vous n'êtes pas ici, c'est pas un désamour, plutôt un oubli, 

et la liste serait peu-être un peu longue (environ 200 sites de références)

mais je vous visite régulièrement, bises à toutes !