Mes enfants, mes filles, mon fils, je voudrais vous dire, vous transmettre quelques valeurs pour que demain soit plus beau, plus libre, plus empathique.
A vous qui êtes la nouvelle génération, ferez la prochaine, je partage et je donne les plus grands espoirs que vous puissiez continuer à vivre en paix, mais surtout en parfaite parité, en parfaite égalité entre les femmes et les hommes.
Je suis né trop tôt, trop tard, venant d'un autre siècle avec des valeurs désuètes, des erreurs de jugements, des pensées incompatibles avec notre société. Idéaliste, j'ai compris que je ne serai jamais assez important, gorgé de pouvoir pour changer ce monde, cette société, mais j'ai toujours cru à la beauté dans les relations humaines.
Idéaliste, totalement déconnecté de notre vie réelle, j'ai longtemps poursuivi des valeurs, défendu face à d'autres mes pensées, refusé la vie de moutons, mais aussi celle de requin. J'ai cru à un espace juste où les femmes comme les hommes feraient les mêmes tâches, les partageant équitablement au gré de leur savoir, de leur volonté, de leurs possibilités. J'ai été indépendant très tôt, pour moi (ah l'adolescence et la curiosité du monde des adultes, à moins que ce ne soit un esprit en avance..., avec un autre regard déjà) mais aussi pour les autres. Pour des repas improvisés dont tous voulaient être, pour des dégustations de vins et de champagne, pleines de poésie, de légèreté et de joie, pour d'autres moments plus intimes, pour des partages d'amitié aussi, pour croquer la vie. Mais toujours j'ai refusé les évidences qui troublaient le bon sens vers un profit inégalitaire, de pouvoir ou d'argent, d'impolitesse ou d'irrespect.
J'ai aimé mon parcours de vie, certes avec de belles erreurs, des joies et des doutes. Et surtout vous, mes enfants, j'ai tenté de vous expliquer que nous étions tous égaux. En droits et en devoirs, pour nous et pour les autres, pour rêver et pour réaliser. Pour aimer aussi !
Une seule quête, le bonheur dans le regard des autres, sans trop déséquilibrer la machine vers une quelconque suprématie. Ecouter, entendre les autres, dire non, expliquer, dire oui, argumenter, partager, avancer ensemble. Avec une réelle liberté d'expression. D'ailleurs en janvier, vous m'avez vu pleuré, assommé par ce geste d'infâmie totale. Pour une fois, je vous expliqué la portée de ce geste, au-delà des CHARLIE, sur notre propre liberté de vie, sur notre liberté d'expression.
Les mots, je leur ai donné une force, durant cinq belles années, ici et ailleurs, pour défendre, pour croire en ce respect commun des femmes et des hommes, des grands, des petits, des noirs et des blancs, des jeunes et des vieux. Tous égaux !
Bon, je vous laisse, car je vais faire une chose qui vous fera sourire : du repassage.
Un geste symbolique, non, même pas en vidéo sur youtube pour une parité nouvelle. Juste le repassage, je l'ai toujours fait, d'autant (ne cherchez pas) que cela me détend. Je vois déjà en vous les yeux brillants, cherchant mon email, voire même mon adresse complète pour livrer votre tas de vêtements. Oui j'aime me détendre avec cette fastidieuse tâche pour certaines, cette tâche impossible pour d'autres.
Mes enfants, oubliez le repassage, mais jamais que vous êtes toutes et tous égaux, durant toutes les étapes de votre vie (famille, boulot, détente, activités, obligations, pire ;-) amour ).
Nylonement