Sereinement, je vais bientôt vous laisser dans le bonheur immense de la sérendipité, cet acte de recherche, qui s'associe naturellement au hasard pour vous faire rebondir d'un sujet donné vers une myriade de constellations improbables, de chemins et de voyages sans fin sur des pages du net.
Voyages multiples et parallèles sans destination, sans objectifs, sans fin.
Passages et balades volontaires ou malgré vous dans les limbes de ce paradis du néant, pardon du virtuel, où bien souvent la futilité est devenue reine. Mais pas sans ses bouffons incarnés par le temps (cette unité élémentaire de notre vie, entre secondes, minutes, heures, jours et années) et surtout par la volatilité d'une information en rapport à celui-ci. Mémoire ou sélection hiérachisée ou délirante de notre société actuelle, de notre approche personnelle de l'importance du savoir, de la connaissance mais aussi nourriture inerte et sans saveur, donc sans valeur de souvenir. Chacun possède son échelle de nostalgie, de madeleines, de petits bonheurs et de plaisirs, avec un stock plus ou moins vaste dans son espace des possibles, volontaire ou non d'ailleurs (si vous avez déjà décroché, ou oublié, contactez le centre sur la maladie d'Alzheimer le plus proche, ou lisez Closer, le vide s'empare de vous ...!).
Plus simplement, nos moyens de communications évoluent toujours plus vite, pas forcément avec efficacité, par forcément vers le meilleur (simple exemple la qualité audio des fichiers MP3 est pire que toute production ancestrale même un bon vinyl, car les compressions numériques arrondissent le spectre des sons, quel dommage, un progrès régressif ... parmi d'autres), et pourtant les gens communiquent plus, tout en devenant plus indépendants et nombrilistes.
Les médias et la culture ont vu déferler la vague des réseaux sociaux et autres nouveautés indispensables à la vie, chaque semaine, avec ce sentiment génial d'être totalement "out" face à un acronyme inconnu, une application non téléchargée, même si tous les deux sont inutiles à la vie. Du moins sans grande utilité.
Je peux me permettre de prendre ce recul car je tape sur un clavier depuis le milieu des années 80 (1983 pour être précis, oui cela peut faire peur à mes jeunes lecteurs nés après cette date, et trouvant que les scribes de mon époque hésitaient entre le marbre, le papier et des touches en plastique moche), et j'ai toujours été passionné par le génie informatique de toutes ces boîtes en plastique qui se succèdent devant moi, appelés ordinateurs. Alors j'ai sauté dans le train d'internet, des emails, des évolutions, pour des besoins professionnels ou personnels, une curiosité d'autant plus grande que les connaissances pouvaient être multiples.
Les réseaux sociaux ont dévoré les habitudes, changé partiellement nos routines de vie, en rendant de réels services via le net, mais en infiltrant nos vies électroniques, nos identités et images numériques.
Que restera-t-il de tout cela à échelle du temps ?
Dans quinze jours ?
Dans dix semaines ?
Dans cinq ans ?
Dans une décennie ?
Quand vous avez beaucoup d'amis sur FB par exemple, avec pour certains un rituel de publication et de partage de plusieurs infos par jour, la durabilité de celles-ci est minime. Car en plus il est quasi infernal de retrouver une info publiée deux jours avant dans la pile qui se nourrit par le haut et entasse sous elle, le reste.
Quand vous envoyez un "texte" de 100 caractères avec TWT, il en reste rien après quelques heures. Alors si je parle en jours, semaines, mois et années, même les hiéroglyphes égyptiens sont plus pérennes. dans la durée mais aussi dans la valeur du contenu.
Quand vous prenez des photos floues, de tout et plus encore de rien, enfin pardon de votre repas, de celui de votre chien (ne pas les confondre pour votre santé, et la sienne), de vos courses ou de votre café en terrasse, sachez que sur ITGRM, la durée de ce savoir indispensable à l'espèce humaine est .... nulle (oui le mot est assez juste).
Certes on se moque des photos en noir et blanc des grands-parents, peu nombreuses, parfois ternies, mais elles resteront encore.
Et il y a d'autres réseaux de communication instantanés, ou basés sur d'autres concepts fumeux, troubles ou passionnants (mettre votre curseur sur le bon choix, le vôtre), il y en aura d'autres d'ici la fin d'année, l'année suivante et dans les prochaines années. Mais ne nous fatiguerons nous pas de ce communication outrancière : utile, futile ou inutile ?
Partage de photos avec PTRST, là il y a un peu plus de possibilités, d'organisation, de volonté de transmettre un message, des envies, des idées, des ressentis (pas toujours ...)
Quid des blogs dans tout cela, coincés entre les forums (trop proches du labyrinthe, mais si pratique pour trouver comment customiser une jante alu pour une modèle XJ48-BWK du millésime 1978Y-T45), les médias classiques (télé, radio, presse) et leurs propres espaces du net. Là aussi il y a pléthore de versions, de plateformes, de bons ou mauvais goûts, et surtout un gap énorme entre le vide, le contenu quasi-vide, les vitrines, pardon les blogueuses porteuses de messages publicitaires et quelques % de contenu réel. Eux resterons, sources de savoir, de connaissances, de références parfois, tant qu'un serveur tournera là-bas dans le cloud.
Enfin mes objets primaires pour humains évolués : les livres. Les vrais livres, pardon, ceux imprimés, collés, coupés sur des feuilles de papier ! Cette matière bien réelle, transportable, parfois lourde, parfois encombrante, mais j'adore les livres. C'est ainsi de générations en générations, et de façon magique, on se transmet des belles histoires, des documents rares, des ouvrages originaux, des fables et du rêve, des kilogrammes de bibliothèques, des éditions improbables de certains auteurs célèbres "il y a longtemps" ou "très chiants, mais lus avec obligation au collège", et encore des romans super et inconnus, des romans super et trop connus, des romans décoratifs d'auteurs connus (mais dont la description en trente-cinq pages de la pauvre jeune fille avec son seau allant à la fontaine par une nuit d'hiver... bref trop longue). Le livre reste un bonheur renouvelé, relu parfois plusieurs fois, par la même personne ou par d'autres, prêté, oublié, rendu, relu et toujours plein de souvenirs. De plus sans système d'exploitation obsolète, sans mise à jour impossible ou payante, sans intrusion dans votre vie privée, sans obsolescence, programmée ou non (mais bon le durable et l'informatique sont incompatibles) du système de batterie. Un livre, un vieux polar jauni, avec cette odeur agréable pour retrouver l'atmosphère des années 50, et presque le parfum de la pipe de Maigret en instantané. Et puis les notes manuscrites de votre grand-mère sur les fleurs du mal, sur les pages de garde des livres de poésie, même aussi dans son livre de recette. J'aime cela !
J'aime les livres, le rêve et le savoir.
Pourquoi ? Car je suis né curieux, je suis devenu lecteur, dévoreur de livres. J'ai travaillé, vécu, évolué, changé, souffert, vécu toujours. Et durant ce voyage j'ai même découvert malgré moi, des passions, ainsi qu'une facilité à écrire. Un exercice de style né il y a longtemps, transformé avec le temps entre papiers, notes, cahiers vers des versions clavier et fichiers, pour devenir un jour deux blogs. Sans objectif, du moins averé, juste deux thèmes, des voyelles et des consonnes, vingt-six lettres et quelques accents, je suis devenu blogueur. Multi-blogueur et finalement avec des lignes éditoriales établies, du contenu, des mots, des textes, des errances, des ratés et des morceaux plus réussis. J'ai écrit durant cinq ans, chaque jour ici et ailleurs, sur plusieurs blogs, plusieurs thématiques, sous plusieurs pseudos, jusqu'à 15 articles par semaine, et je n'ai pas tout publié pour autant. J'ai adoré, j'adore toujours cela.
J'ai écrit pour moi, pour elle, pour vous, pour des inconnus majoritairement, pour des personnes virtuelles devenues des ami(e)s réel(le)s. Pire encore, idéaliste, gribouilleur de mots et d'émotions, j'ai partagé certaines de mes passions, j'ai ajouté du savoir, parfois de la connaissance, j'ai donné tout cela.
Pourquoi là aussi ? Pour transmettre, plus simplement pour partager des sensations, des ressentis, des libertés (oui celles d'expression et de respect), car je crois personnellement que toutes belles informations, que tous rêves légers, méritent un partage, un geste altruiste naturel. Posséder des anecdotes, des belles histoires, des envies, des informations uniques et/ou anciennes, de la nostalgie et d'autres belles valeurs, tout cela n'a d'intérêt que dans le croisement ouvert vers les autres. Laisser libre cours à des idées, provoquer des débats, des échanges, donner des indices, prolonger le rêve, emporter dans un univers de passion, jamais je n'ai pu imaginer un blog sans les autres, une ou plusieurs passions communes, des chemins et des carrefours communs.
Ainsi pour finir, oui poser un point final, lire un livre papier reste, restera une source d'imaginaire et de connaissances, transmissibles. Ecrire, lire un blog ne sera pas non plus éphémère dans notre référentiel de temps, consommateur trop souvent futile, pressé de connaître sans vraiment analyser et encore moins savoir, pressé aussi d'oublier. Un blog reste un espace ouvert, virtuel certes, plus immatériel qu'un livre, mais un lieu interactif, entre son auteur, femme ou homme, vers les autres. Un espace de partage interactif.
Je n'écrirai plus ici, mais vous pourrez toujours me lire, me relire, partager, apprendre, rêver, croire en mes histoires, pleurer ou rire, sourire le plus souvent de mes mots. Ils sont à vous maintenant.
Merci
Une dernière fois :
Nylonement
Gentleman W gentleman.nylon@gmail.com