Dernière semaine de travail, si toutefois il y avait une fin, juste un détour.
Dernière répétition avant le départ, l'envol vers l'étranger avec notre ballet au complet, notre spectacle, nos pas affûtés. Toute l'énergie est en nous, d'ailleurs tous ensemble nous formons tellement un tout indissociable que nous sommes restés à dormir sur place, à vivre en lieu clos, pour n'être qu'un. Des complicités loin des luttes des premiers jours, maintenant chacune à un rôle précis, des mouvements liés aux autres, et tant d'actes solo. Nous sommes un groupe, dans la chaleur des salles, dans le même épuisement, dans le même sursaut pour réussir, dans le même geste pour nous soutenir.
Un tout, des pas de danses, les mêmes et pourtant tous différents pour atteindre et rester au niveau de l'exceptionnel, de la perfection au naturel. Ecole de souffrance, de douleurs, de doutes, tant physiques que moraux, je n'ai jamais baissé la tête, j'ai toujours voulu atteindre ce zénith, cette lumière en moi, volant au-dessus du parquet, ne sentant plus mon corps, mes pas, mes chaussons, juste en harmonie incroyable avec la musique, avec les autres.
Un tourbillon, encore hier soir, encore aujourd'hui, demain devant un public, j'adore cet effort impossible, les limites toujours plus inatteignables, le final, les applaudissements. J'aime danser.
Ce matin, les vitres ouvertes, un peu d'air frais, la semaine sera longue, chaude, épuisante. Terriblement fascinante aussi.
Nylonement