Elles étaient là, plus nombreuses dans ce train, elles papotaient plus que jamais.
Les magazines, les tablettes pour les bonnes affaires dès hier soir, des soldes étaient lancées.
Elles avaient un timing serré, un agenda de ministre de la mode, une journée harassante, et chacune ajoutait son envie, défiait l'autre, surenchérissait sur cette paire de botte, sur ces talons fins, sur ce pull en soldes, vert émeraude, avec la couleur phare de l'année 2013 mais déjà en promotion. Elles riaient.
L'une était en jean, avec un chemisier blanc voluptueux, déboutonné, droit devant mon regard, j'étais assis là avant leur arrivée, lisant mon Causette, tranquillement, elles s'étaient éparpillées autour de moi. Elle vantait le pratique de ses baskets plates, pour courir et pour piétinner dans les rayons surchargés de femmes. L'autre vantait sa robe fluide, avec son collant opaque, oui c'est l'hiver, pratique pour essayer une autre jupe, rapidement, trois minutes à se tortiller et hop, un essai de fait. Elles s'obervaient, donnaient leurs actuces, leurs marques, et parfois leurs budgets limite.
Frontière financière en baisse, crise oblige, et puis surtout un grand rire massif, leurs dressings, leurs commodes, leurs armoires étaient déjà pleines.
"Chéri, j'ai rien à me mettre" crièrent en coeur ce petit groupe, j'ai souri.
Ah les soldes, le plus reste à venir, quand demain, entre collègues, entre amies, elles défileront même en minirobe au bureau, pour montrer leurs coups de coeur, les bottes ou les escarpins dans le sac pour un mini défilé de mode.
J'aime cette futilité, car tout cela est si Féminin, si délicieux.
Et notre monde en a bien besoin.
Nylonement