"Chéri, ce soir, c'est latex !" c'est avec un simple sms que je lui ai tout annoncé.
Dubitatif, il a dû rester devant ces mots, captés entre deux phrases d'une réunion, ou en tapant un rapport sur la croissance économique, bref en plein boulot. Une subite envie de préservatifs, des champignons suspects ou une quelconque démangeaison gracieuse qui fait que l'on porte sa main sans pouvoir se retenir entre ses jambes, non rien de tout cela.
Mais ce soir, j'ai envie de latex, cette matière si tendance que les podiums exhibent sous toutes les formes, en robe, en jupe, en body, en trench déstructuré, en lingerie même. Une curiosité dans un monde où tout évolue si vite, où l'on peut avoir peur de rater la dernière innovation, chaque minute, chaque heure, chaque jour. Le temps absorbe l'importance d'une mode. D'autant qu'il est inversement proportionnel au bonheur absolu mais très bref qui nous fera briller dans des discussions, elles aussi très brèves, tout aussi vite oubliées.
Je veux être in, devancer même la tendance car si les sites classiques de vêtements ou de lingerie, ne proposent pas de réelles déclinaisons, j'ai trouvé en quelques clics mon bonheur. Et puis c'est surtout en discutant avec une collègue un peu branché, un peu décalée, modeuse à ses heures, testeuse compulsive, c'est ainsi que nous avons disserté sur les matières, les classiques et les incongrues de la mode. Celle-ci semble fétichiste, bizarre même, étrange car finalement mal connue du grand public. Certains créateurs en ont joué, d'autres l'ont exploité sur scène en tant qu'artiste, finalement, le stretwear l'a adopté pour changer, pour ressentir l'enveloppe de la mode autrement.
Intimement ici, c'est mon choix, car les photos aperçues dans des magazines m'ont donné l'envie, oui un désir profond de toucher, de comprendre, de voir. Au final, d'essayer !
Une version moderne des dessous chics !
Folie me direz-vous au-delà de la curiosité ? Peut-être mais est-il raisonnable de porter des chaussettes dans des escarpins ? d'oser des mi-bas pour valider la couleur trendy d'une jupe coupée de travers ? d'avoir porter des uggs moutonnés et chaudes , et surtout moches ? d'oser les spartiates alors qu'aucun mannequin de magazines n'a encore réussi à les chausser avec élégance et splendeur ?
J'ai envie.
D'ailleurs si l'aspect sulfureux de la matière souvent mystérieuse pour beaucoup de gens, il est souvent lié à des préjugés sans aucun avis réel et direct, des rumeurs ou des lectures avec des stéréotypes tout faits. Certes auriez-vous été tendance en lisant les romans mum-porns, ou totalement perverse si vous l'aviez fait avant le grand coup marketing en trois tomes ? Comment juger sans savoir !
Alors j'hésite, j'essaye, j'écoute les conseils de la vendeuse, certes habillée en robe latex, tatouée, piercée, maquillée un brin gothique, mais avec une voix sublime et des propos justes en réponse à mes interrogations. La matière ? les tailles ? quel modèle pour débuter ? soutien-gorge et culotte ? string ? bas ? comment les enfiler ? les entretenir ? les stocker ?
Je suis étonnée de la variété des collections, encore plus par la douceur extrême de cette matière sous les doigts. Plus encore sur ma peau, c'est enveloppant, autant seconde peau d'une paire de bas nylon, soyeux, gommant les rondeurs, affirmant mes formes, marquant mes atouts voluptueux. Je suis conquise, sauf par le prix, mais une folie moderne n'a pas de prix, et puis c'est quand même plus sensuel qu'un i-machin, même avec un million d'applications inutiles. Je me sens bien dedans, et j'anticipe que mon homme va avoir les yeux dans une autre dimension.
Sourire, achats, sms.
Vivement ce soir !
NYLONEMENT
texte publié sur le blog
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