Admirateur !
Esthète !
Voyeur !
Contemplatif !
Admiratif face à la force des mouvements !
Oui, je cherche parfois dans la danse, cette énergie qui me fuit depuis des mois. Deux sports me semblaient donner cette puissance : la course de fond, quand au vingtième kilomètre, la tête décide des muscles et de leur fatigue, quand votre corps devient une unité humaine, un ensemble en fusion sous la chaleur, dans l'effort. Et bien évidemment la danse, mais au-delà du sport c'est un art visuel, pour les non-initiés, pour les amateurs d'art et de courbes comme moi.
Mais je suis aussi sensible au hip-hop dans un salle semi-éclairée, avec des défis entre bandes, des regards entre furie et volonté de performance. Des mouvements orchestrés et chaotiques, des groupes de mouvements entre individus comme des vagues de soupirs et des éclatements de force, de tourbillons de baskets, et parfois un jeu parfait entre duellistes.
J'adore le totalement le flamenco, j'ai été aux derniers spectacles sur le sujet au théâtre du chatelet, avec des divas, entre musique de souffrance, et souffrance dans les cambrures sur des talons fins, avec une arrogance de gladiateurs sur la scène. Une femme, des femmes, du rouge et des résilles, des jambes galbées mais pas fines, des générations de danseuses, entre les jeunes et les frémissantes matrones quinqua qui tueraient du regard et de leur talons la jeunesse. Puis cette puissance, cette fougue brûlante face à la guitare, face au bandonéon, fébrile comme un souffle de vent et provocante face au diable. J'aime cette énergie de feu, de désir mais toujours de force musculaire, musculeuse presque animale.
J'aime la danse classique, pour les collants et les bas, je vous vois venir, et je m'en expliquerai ensuite. Non pour les muscles, pour le corps désarticulé et le mouvement parfait. Si vous avez la chance d'être petite souris, de voir les répétitions, non pour la folie de la souffrance masochiste des étoiles, héritage de travail des anciens, mais pour comprendre un mouvement parfait et un mouvement presque parfait. Il y a un moment où votre corps se lâche et seul votre esprit lance les jambes. Cet état second et peut-être même primaire, où vous quittez la réalité, pour libérer les évolutions dans les trois dimensions, avec cet effet caméra de votre cerveau qui tourne avec et autour de vous. J'aime le voir, j'aime le ressentir, et l'observer en silence, juste les clapotis des ballerines sur les planches.
Photos by Paul Kolnik with Wendy Whelan in Herman Schmerman ballet
Le voile en folle danse
Le hip-hop rencontre la danse classique, aïe pour le nylon !
Et vous voulez savoir pour le nylon dans mon imaginaire avec la danse. Pour moi, il est ici dans une des sources de l'imagination et de la symbiose totale entre les corps des femmes et des hommes et leur travail. Indissociable, mais loin de l'érotique, de mon érotique pensée associée au voile de nylon. Je ressens les mêmes sensations que face à un tableau ou une sculpture mais sans aucun fantasme intérieur.
Photos par Lois Greenfield
Je reviendrai dans les prochains jours sur cette photographe de danse.
Le voyage au pays du nylon avait plusieurs sources,
nous nagions dans chacun de ses lacs,
nous buvions sa finesse chaque jour.
Nylonement