Comme une pommade, mieux comme un massage huilé, réconfortant, réchauffant les épaules, puis les reins, là où le mal revient chaque fois. Cette boule là, juste pour appuyer sur les doutes, pour distiller sa douleur, et ce sentiment de bien-être avec les mains tièdes, peut-être chaudes, ces mouvements lents, complices d'une fusion avec mon corps, je les sens. Oui les mots font cet effet quand je reprends le clavier, quand je ne le quitte plus.
En avais-je besoin ? je ne saurai le dire, mais le bonheur de les retrouver, de les laisser divaguer devant moi sur les lignes, avec quelques fautes de frappe, le plus souvent quand l'idée de début de phrase change pour une autre, que les pluriels deviennent singuliers, que les masculins sombrent dans une dérive féminine, voire féministe. Je ne retiens rien car j'aime leur mélodie, comme j'aime réécouter les sons des années 80, de mon adolescence, de cette insouciance passée mais si agréable encore aujourd'hui. The Police, ZZ Top, The Cure, Eurythmics avec cette envolée planante de la voix d'Annie Lennox, les riffs de guitare de Dave Stewart, autant de souvenirs dans ma tête, loin dans le désordre des neurones et pourtant soudainement si présents. Souvenirs de deux concerts à Bercy, où dans la foule presque silencieuse, le duo s'avança, juste une guitare sèche, juste sa voix, et un miracle d'amour. Une reprise par le public, et cette fulgurante fusion de milliers de voix, de milliers de corps dans un bonheur géant. De l'émotion par tonnes, du whaouhhh puissance mille.
Ecrire encore pour laisser sortir le mal, pour ne plus souffrir de ces douleurs multiples, libérer les mots pour d'autres maux. Lâcher des mots qui redeviennent sauvages et comme à leur habitude, suivent le premier d'entre eux et partent au galop avec les idées, vers une fin que je semble pas connaître. Ils me guident, ils se libèrent, il me libère de cette contrainte, et je suis avec un sourire malicieux.
La mélancolie devrait plutôt prendre le pas sur eux tous, mais je n'ai pas toujours envie de glisser vers cet espace obscur, ce côté si sombre, si facile et sans saveurs. Point de parfums plus enivrant que celui des souvenirs de concerts, des odeurs de cigarettes 'diverses' en écoutant Frankie Goes To Hollywood, en souriant à cette jolie brune au cheveux courts, avec des lunettes, avec cette robe si courte, avec ce flou des décennies gommant les contours des émotions, magnifiant parfois la réalité, effaçant totalement des anecdotiques rencontres, je ne sais plus vraiment, et puis il y a prescription.
Pourtant cette play-list propose aussi Phil Collins, ce batteur fou devenu chanteur, ce musicien incroyable aux hits si nombreux, cette salle qui chante tout le concert, prolonge les morceaux, et ce type heureux qui applaudit seul, avec son micro, la salle entière. J'ai le coeur qui bat plus fort rien qu'en y repensant. Coup de nostalgie, sûrement mais moi, j'ai aimé comme un adolescent, comme jeune adulte cette ambiance forte, intense et vraie.
Comme fan, j'ai plus qu'aimé, j'ai adoré, et pire encore j'aime toujours Depeche Mode,. Mon absolu dans la musique de mon époque, de mes battements de coeur, de mes rencontres, de mes soirées "bar à bières" en refaisant le monde, celui d'un monde meilleur, plus cool, plus fou, plus bienveillant. Nostalgie de ne pas toujours l'avoir trouver, de le perdre aussi dans les circonvolutions du temps, je suis là avec mon clavier, mes mots, ces musiques, je suis bien. D'autres articles arrivent, le blog reprend sa route, délivre ses effets positifs, mon antidote.
Bises à vous toutes et tous, lectrices et lecteurs.
Nylonement