Parfois plus que d'autres fois, il m'est difficile de trouver le mot, les mots justes, simples pour décrire une émotion.
Pas uniquement celle de l'amour, de l'intime, de ma vie personnelle.
Simplement celle d'un citoyen, d'un père, d'un compagnon, d'un ami, d'un humain libre qui se retrouve consterné face à la violence des actes commis. Mes opinions politiques, si vraiment on peut les appeler ainsi, je les garde pour moi, car je ne crois, pas après pas sur le chemin de ma vie, qu'en l'humain. Donc aujourd'hui ce sont des émotions d'un coeur meurtri, d'une âme blessée par l'acte immonde qui marque nos médias depuis hier. J'ai les yeux rougis.
Silence, indignation, solidarité, stupéfaction, tristesse, paix et colère, tous les mots sont là mais les ébullitions intérieures s'entrechoquent pour essayer de donner un sens à l'immonde. Il n'y en a pas, ni aujourd'hui, ni hier, ni demain, le terrorisme, le fondamentalisme, le fascisme, les extrémismes révolutionnaires de tous bords sont des assassins.
Alors pour une fois, j'ai pris mes adolescents, décalés de cette information parmi d'autres, pour leur donner une leçon de civisme actif. Décrypter le message certes très clair des médias, les historiques des attentats précédents, les folies humaines, la religion x ou y qui défend la paix par la violence. Ils ont vu, espérons qu'ils auront compris ma consternation d'homme et de papa. Oui pour une fois la télévision et ce qui tournait en boucle nous touche, car c'est bien une atteinte à notre liberté, celle d'expression de satiristes que je connais depuis mon plus jeune âge. Charlie Hebdo traînait parfois, j'ai toujours vu leurs couvertures folles et délirantes, provocantes sur De Gaulle, le pape ou tout autre sujet. J'ai lu leurs mots, leurs analyses d'anarchistes mais aussi j'ai aimé leurs critiques de notre société parfois pas si propre sur elle. J'y ai non pas puisé un art de vivre, ni une envie d'anarchie, mais un regard critique, parfois amusé, parfois déçu, sur la société. Je crois en la démocratie.
Mais hier, aujourd"hui, demain, je suis un Charlie, je suis et je tiens à resté un homme libre, pas uniquement moi, mais vous aussi, femmes, hommes, enfants, adolescents. Je rêve d'une vie de libertés pour toutes et tous, avec des esprits ouverts, avec la force des mots et des dessins, aux sourires et aux rires, à une société meilleure et plus humaniste, à la paix et au respect.
Eux aussi, l'espéraient comme cela !
Tristement