Je suis monté dans le RER, les portes se sont refermées ... j'ai glissé dans "les brouillards noirs" tout naturellement, emporté par le récit de Patrice GAIN.
Un livre de poche, idéal pour mes trajets du quotidien, mais surtout un polar captivant, car dès la station suivante, j'ai suivi ce père recherchant sa fille disparue depuis une semaine, loin de tout, si loin de lui car il ne l'avait pas revu depuis dix ans, depuis son divorce difficile. Alors le violoncelliste saute dans le premier avion, certain de retrouver une continuité dans son déplacement vers les îles Féroé. Mais tous ses repères s'effacent dans cette nature en version brute, voire brutale avec les coups de vent, la pluie incessante, le froid et des habitants hostiles. Il plonge malgré lui dans ce tourbillon, dans cette quête forte d'un père cherchant une vérité et au-delà sa fille. Il veut la retrouver pour lui, pour rattraper dix ans de silence, mais le climat est trop violent pour lui laisser le moindre souffle de repos. La police l'ignore, la quête s'emmêle dans une chasse aux globicéphales, entre habitants avides de traditions et activistes écologistes.
Trois heures de train plus tard, entre coups de vent, des falaises rongées par la pluie, rongées par les tempêtes et une mer sombre, j'ai marché derrière ce père tourmenté, traversé les brouillards noirs, attendu dans dans le froid, tournant les pages pour comprendre son chemin, pour découvrir la vérité, avec plusieurs facettes.
Trois heures dans un wagon chauffé mais avec cette sensation de froid, avec des embruns derrière chaque page, captivé par ce polar bien écrit, j'ai suivi son voyage, avec les émotions intenses, rudes comme l'atmosphère, authentiques comme la nature locale.
"Les Brouillards Noirs"
de Patrice GAIN
Editions Le Livre de Poche
actuellement en lice
pour le prix "Polar" du Livre de Poche
du mois de février 2024