Une nouvelle rentrée, un nouveau lycée, pardon une université, un autre pays.
Le temps a passé depuis ce premier jour à la maternelle avec mon doudou et mes parents. Ma mère stressée, avec plus de larmes que moi, mon père fier de voir son bébé devenu grand. Des heures de coloriages, de jeux et de gribouillages, des journées entières de dessins et de couleurs avec les maîtresses si adorables. Elles séchaient mes larmes, me donnaieent des ailes pour des réussites toutes relatives, supportaient nos errances et nos progrès. Les fêtes de fin d'année, dans la cour qui rétrécissait chaque année, à chaque fois que je grandissais. Les dimensions des lieux, les odeurs, les repères dans la cour, les copines, les premiers bisous en primaire, les jeux encore, les premières fois à écrire mon prénom, mon premier poème pour la fête des mères, mon premier livre lu toute seule. Tant de beaux souvenirs de classe, de sorties sous la pluie d'automne, de cavalcades et de parties de cache-cache, de concours de sauts dans les flaques en hiver, voire de batailles de boules de neige.
Le printemps, les amours, les sourires, le bus pour le collège, là, lui et sa timidité, plus forte que la mienne, sa main dans ma main, ce bonheur qui palpite. Lui et ses conseils pour lire un livre choisi dans la bibliothèque de sa mère, prof de littérature, moi avec mes aides pour réussir ses exos de maths, nous prenions nos goûters ensemble. Les baisers volés, la chaleur de sa main, la jalousie des autres, les phrases qui blessent, l'aodlescence et ses grands loopings d'hormones, d'idées stupides et d'essais initiatiques.
L'été et le lycée, immense avec trop de monde, trop de nouveaux, des souvenirs de plage, d'une rencontre, d'une autre première fois plus marquante pour la jeune fille devenue jeune femme. Des études, des doutes, le divorce de mes parents, mon père infidèle et sa nouvelle compagne, ma mère pleurnichante mais pas vraiment la seule victime, mes devoirs et au final mon baccalauréat en poche. Une envie de vacances, loin de tout, comme un nouveau départ.
Un mois de septembre passé si vite entre préparation de ce voyage, en terre étrangère, avec des nouvelles têtes, une langue presque nouvelle au quotidien, des tonnes d'informations pour vivre ici. Lui, ce bel homme croisé en faisant un peu de sport, lui dans mon lit, lui avec ses bras autour de moi, lui et son coeur, ses mots écrits dans mon carnet, dans mon sac. Lui que j'attends pour la première fois dans cette gare. Notre premier week-end en amoureux, ma robe vaporeuse, le vent, je m'envole. L'amour donne des ailes.
Nylonement
OCTOBRE ROSE