Nuages gris au dehors, pluie sur les vitres, le printemps et ses premiers rayons n'a fait que passer avec un sourire ensoleillé de quelques jours, pour prédire son prochain retour. Le chagrin du ciel sans aucune trace de bleu, et surtout les gouttes, le bruit régulier de leurs impacts sur le toit, cette mélodie triste comme une marche funèbre.
En cette fin d'hiver, je n'aime plus le froid, je veux du chaud, de la chaleur douce pour envelopper mon corps en sortant du lit, ni trop, ni pas assez. Je veux, j'exige du soleil pour éclairer nos après-midis, pour réchauffer nos corps quand les doudounes ne seront plus là. Sans pour autant croire à l'été en avance, à ces chaleurs excessives que je ne supporte pas plus, j'aimerai me voir dans le miroir avec ces robes légères, ce voile imprimé de petites fleurs, cette robe droite aussi avec ces motifs graphiques, ces robes qui attendant sagement à droite dans mon dressing. Bien sûr je peux les mettre avec un collant opaque sous un manteau long et chaud en cette saison. Mais pour l'hiver je préfère mes tailleurs en laine, parfois en tweed si élégant. Ou bien évidemment mes robe-pulls si moelleuses, si rassurantes par leur enveloppe douce comme un câlin.
Mais là, ce débordement de gouttes, cette pluie sans fin depuis les derniers jours, laissant la terrasse ponctuée de pointes de vert et de teintes vives avec les premières fleurs, je n'en veux plus. Je veux de la couleur autour de moi, sur moi. ce matin, après la douche tiède, après ce gommage léger et cette crème sensuelle sur ma peau, j'ai choisi des dessous blancs, pour finalement opter pour un soutien-gorge framboise avec le tanga assorti, dentelle souriante pour mes courbes. Et j'ai pris mon thé, calée dans mon peignoir, observant les dégoulinades sur les vitres, les feuilles naissantes gorgées d'eau dans les bacs sur le balcon, l'overdose d'eau bien en place. Pour ne pas me noyer, pour ne pas sombrer dans ce déluge d'hiver, j'ai finalement choisi d'augmenter un peu de chauffage du salon, et je me suis enveloppée dans une longue robe d'été en satin orange. Eclair intérieur, la couleur est dans la place, éclatante avec les reflets soyeux sur ma silhouette de ce satin si charmeur. Douceur absolue, ici et là, partout sur ma peau, sur mes jambes surtout. Des volutes délicates, une sensation enveloppante toute en volupté, je me sens bien, en ajoutant une étole en soie et cachemire colorée de noir et d'orange sur mes épaules, je suis totalement bien.
Il ne manque plus que ses bras autour de moi.
Nylonement