Voilà une exposition indispensable pour 2018-2019, celle consacrée à l'artiste autrichien Egon SCHIELE, un peintre génial et torturé par son art. Un précurseur car comment crée des personnages aussi malmenés dans leurs postures, dans leurs silhouettes, pour réinventer leurs corps, femmes ou hommes. Comment faire cela surtout au début du XXe siècle où le conformisme et le classicisme sont de rigueur ? L'artiste semble l'oublier ou simplement est-il déjà dès son plus jeune âge en rébellion, dans une autre dimension de l'âme humaine. Il voit et dessine déjà les autres autrement, dans des coups de crayon marqués, des instants soulignés, des approches peu conventionnelles, et il ajoute ses couleurs, ses teintes de brun allant du rouge au orange en suintant vers les ocres, toujours là sur la peau des corps. Le vert aussi s'invite, il peint des corps nus ou demi-nus, des tissus froissés, des visages marqués par la douleur, ou simplement une interprétation d'angoisse dans le regard du peintre.
Cette exposition permet de voyager (sans trop d'explications, par périodes) dans sa courte vie, car il produit beaucoup entre 14 et 27 ans avant d'être fauché par la grippe espagnole. Il écrase ses couleurs, il dessine et crayonne beaucoup même sur du papier d'emballage, il fige la vie et les sensations de sa poésie personnelle des existences. Donnant une version singulière et typée de son regard sur les femmes, toutes les femmes et de tous âges, il construit une oeuvre. Peu connu en France, très respecté (oui après avoir été rejeté longtemps, voire méprisé) an Autriche, son style est unique. Alors l'aimerez-vous ou pas ? Je ne sais pas, mais sa vérité m'interroge, ses couleurs me captent, me rassurent, m'emportent même à écrire. Un univers unique !
PS : pourquoi la "scénographe de l'exposition" a entassé certaines séries de dessins sur un mur pour laisser ensuite un dessin seul sur un autre ?
Une belle exposition, à voir cette semaine absolument , juste avant le décrochage de cette sublime rétrospective Egon Schiele à la fondation Louis Vuitton.
Sinon, vous devrez aller vous balader à Vienne, dans les musées de la capitale autrichienne pour apprécier d'autres toiles et dessins de cet artiste si inspiré.
Nylonement