Une belle terrasse, perchée sur un toit d'immeubles, au coeur de la ville, avec la vue sur la cathédrale, j'ai trinqué avec toutes mes amies. Quelques coupes de champagne, des cocktails variant du framboise au rose pastel en passant par un rouge intense, des jus de fruits et quelques gouttes de ceci ou de cela, des bulles fraîches pour déguster le tout, nous avons dû testé l'ensemble de la carte. Ce lieu est magnifique, avec ces transats à rayures et ces pots de fleurs aux couleurs vives, quelques lanternes pour un atmosphère reposant. Nous avons beaucoup ri, beaucoup parlé en laissant filer le temps, d'autant plus que les tapas étaient infiniment délicieux. Quelques personnes sont venues s'ajouter à notre groupe, dont ce jeune dandy. Au milieu des hommes, sa présence a tout de suite attirer mon regard. Une allure folle avec son costume trois pièces, des chaussures fines au noir profond et satiné, une chemise blanche, j'ai craqué sur les imprimés de sa cravate bordeaux. Un soyeux aux reflets irisés par les lanternes, pendant qu'il partageait avec d'autres amis, sa première flûte de champagne, avec quelques framboises fraîches dedans.
Je n'allais pas le laisser finir les fruits. Sans aucune timidité, je suis venue pour discuter, sans rien connaître de lui. Mais avec l'envie folle de tout savoir, de tout partager, avec cette attraction digne d'un coup de foudre, je ne l'ai plus lâché.
Alors ce matin, au réveil, dans mon lit, ma rose de mousseline rosé sur le sol de la porte de ma chambre, j'ai souri. Totalement heureuse de ces derniers moments, même s'il n'était plus là. Sa chemise m'attendait sur une chaise, chargée de son parfum sucré. Je me suis glissée dedans, directement sur ma peau, nue.
J'ai marché vers la cuisine pour prendre un thé, la lumière a fini par entrer sous les rideaux automatiques, laissant mon balcon fleuri apparaître sous le soleil. En traversant le salon, je l'ai vu là sur le canapé. Je me suis plié pour l'attraper. Son melon était parfaitement à ma taille, j'ai ri en pensant à ce gentleman, à ce moment en partant de la terrasse, où il avait repris son chapeau. Totalement lui.
Et sa carte posée dessous , un joli papier épais, son écritureavec son numéro.
Nylonement