Simple paréo vaporeux, un grand cabas en guise de sac à main, des sandales de cuir tressé, une robe de dentelle blanche, je marche sur cette plage. Sans insister, je ne veux penser à cette date dans mon agenda, la dernière semaine de mes congés. J'ai envie de la vivre pleinement.
Hier mes enfants, ma petite fille née en début d'année était là aussi. Ses grands yeux émerveillés par son premier contact avec l'eau et les vagues, une larme, des sourires, des sensations nouvelles pour elle, des rires pour nous tous, suivis par le bonheur familial d'une grillade dans notre petit jardin, attenant à notre charmante maisonnette de bord de mer. J'ai toujours voulu cet endroit simple, avec des fleurs partout dans ce lieu minuscule. Mais un véritable havre de paix reste toujours un paradis coincé entre les murs voisins, avec les grands pins des domaines mitoyens, qui penchent leurs têtes vers nous. Des rhododendrons, des bambous légers, des romarins, des lavandes, des ifs, des herbes souples, des hortenisas comme des bouquets géants, toutes les nuances de vert s'expriment ici. Nous respirons toute cette nature avec nos coeurs. Des petits chambres, un canapé, trois hamacs, tout est fait pour se détendre, pour de longues discussions sur nos envies, nos besoins mais surtout sur nos rêves.
Le temps glisse à un rythme différent dans cette maison, les belles âmes l'imprègnent de leur poésie. Poissons grillés, deux homards fraîchement pêchés, quelques légumes, des salades, des verres d'eau, des verres vidés de leur vin rosé. Chacun boit, mange, rigole avec les autres.
La famille est repartie, vers la ville et le boulot. Je savoure ce vide avec une harmonie différente, une balade matinale au marché, un retour par la plage, les sandales à la main, les doigts de pied dans le sable. Longue flânerie, quelques brasses aussi, une liberté dans ce calme de fin de saison. Là, maintenant, dans le hamac, un bon livre à finir, avec les bruits de la nature, les mouettes et le vent dans les arbres, le soleil se cache pour ne pas troubler cette douceur. J'enroule mon paréo pour le transformer en longue écharpe, afin de tenir mes cheveux. Je déguste les mots.
Demain, il sera là, lui, mon amoureux. Je me loverai dans ses bras, une semaine ensemble, dans notre bulle, sans nos deux familles. Un seul coeur !
Nylonement