Je me baladais, entre cette nuit d'insomnie et ses projets qui ne voulaient pas accouché d'une réalité. Je dormais peu, un peu enbrumé, un peu malade, pas souffrant mais perturbé par tant d'indécision. La vie coulait, suivait son fleuve tranquille, vers son océan de routines. Alors quand certains fument le paquet de cigarettes, d'autres dévorent des gâteaux au chocolat de façon compulsive, ou d'autres encore achètent sans envie et sans savoir d'autres vêtements de fashion victim, je flânais.
Sans but, si ce ce n'est de voir et d'espérer croiser des femmes, vous et elles. Là libres et dans leur environnement, au coeur de Paris, dans le jardin du Palais Royal, entre deux rendez-vous, après un déjeuner, et d'autres coups de fil, Femmes, vous étiez là, moi aussi.
Je regardais les moineaux, sifflant et piaillant, sautant de grillages en arbustes pour trouver de maigres miettes de vie, de la nourriture de ville, pour un lendemain de ciel gris. Aujourd'hui le temps était mitigé, le ciel absent, la température agréable, mais le moindre vent nous rappelait l'hiver.
Sous les arcades, je passais de vitrine en vitrine. Un magasin de robe, du vintage pour la plupart, une envie de voir de plus près, un petit plaisir pour vous imaginer, fantômes dans les robes. J'entrai, un "bonjour poli", je regardai, le choix, la folie des lieu, le soudain silence, loin du brouhaha habituel parisien, cleui du jour.
A peine trente secondes, ou deux minutes, peut-être trois, je sursautais, "Je voudrais avoir votre avis, s'il vous plaît ... ?". Je me suis retourné, et face à moi, vous étiez toutes là.
Une femme, brune, quadra probablement, un visage classique, du charme, enveloppée dans une robe des années soixante, un brin de modernisme, une touche d'héritage des années 50. J'étais surpris, je me réveillais soudainement, debout face à elle, interrogative.
"Vous souhaitez mon avis ?"
"Oui, (directive, executive woman ?), je veux surprendre mon ami ! Comment me va t elle ?"
"Elle et vous, je dois vous juger, mais une robe est un caractère, une symbiose, comme un parfum, vous révèle. Le vôtre me parle déjà. Tournez vous ?"
Je gagnais du temps, car comme pour les gourmandises, j'adore dévorer mais en prenant mon temps, gourmand et gourmet.
Ses hanches étaient bien là, celles d'une femme, pas d'un modèle sans forme, trop sylphide, elle marchait. Elle jouait le jeu je prenais mon temps.
"Et si vous remettiez des talons pour mieux apprécier la coupe, l'ensemble sur vous."
Elle revint du fond de magasin, le vendeur discret observait enre deux rayonnages.
Le talon habile, précis et chic, elle marchait, déambulait, se montrait.
"Oui, elle vous attendait. Vous êtes ravissante et très féminine ainsi, si je peux me permettre."
"Merci", fière du compliment, un peu déstabilisée de ne plus être si directive soudianement.
"Mais les années soixante, cette robe du début de la décennie, sera parfaite avec des bas nylon, des bas couture pour le surprendre, le charmer !".
Elle a souri, a tourné les talons, vers le fond du magasin. Souriante, même de dos.
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