Oui, au fond de moi, vit un être ignoble, tel un gnome roulé en boule dans les racines d'un vieil arbre.
Hier, il m'a dit "il fait froid, l'automne arrive, je rêve d'un feu de cheminée crépitant dans l'âtre. Avec une créature divine devant, étendue dans une peau de bête."
Une vision bien triviale de la féminité, avec ce goût du bois brûlé, des flammes du vice et les folies de la fourrure. Je l'ai prévenu que je serai obligé de parler de lui, ici, cet être hideux et machiste qui réduit la Femme à une porteuse de repas, dans son confort de mâle. Lui, le maître, auto-proclamé des lieux, fervent défenseur des valeurs primaires et ancestrales du rapport humain (homme à homme).
Comment lui expliquer, encore une fois cette vilainie rampante qui lui fait regarder parfois du football en éructant des mots vulgaires à la télévision, en renversant sa bière chaude ?
Comment lui donner du crédit, alors qu'il refuse de comprendre et de s'ouvrir à la Féminité, aux douceurs des plaisirs avec l'autre sexe, sans le rabaisser à une vision horizontale des corps ?
Comment lui dire que sa masculinité n'existe qu'à travers les féminités qui l'entoure ?
Ah, le râleur m'a encore traité de "bien-penseur", de "philosophe du délicat", "d'apôtre de la finesse". Mais il se trompe, car je suis aussi un goujat surtout avec cette demoiselle qui a embouti "volontairement" mon aile avant de voiture. Mais que faisait-elle ? encore en train de se bichonner le nez, de tapoter des SMS en conduisant, ah ces gon.....
Mais ce n'est pas moi, c'est lui qui a pris le dessus, quelques instants, avec ces mots, avec ses idées rétrogrades et si faciles à défendre, comme un réflexe hérité de l'équilibre (le mot est-il exact ?) entre nos grands-pères et nos grands-mères.
Alors je lui ai donné un coup de pied aux fesses, pour qu'il retourne dans les limbes de ma masculinité machiste. Avec comme os à ronger, une simple image. Pourvu que ses poignets résistent...
Pour vous, je vous laisse savourer ce parfum d'automne.
Nylonement
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