Je n'avais pas choisi, rien prémédité, c'étatit une évidence. Depuis le jour où par défi, un peu rebelle, durant mon adolescence, j'avais poussé la porte d'une échoppe de tatoueur. un simple papillon, un truc de fille sur le haut de la cuisse, sur la hanche, juste au-dessus de la dentelle du string. J'avais été fasciné par le travail, la création, la précision et surtout bien pluq qu'une simple étiquette collée sur la peau, par le jeu entre les formes et les contrastes.
Je n'avas pas en face de moi un quelconque sorcier, décrit comme un hérétique récalcitrant à notre société, vivant avec son styme rock et flower power, ce tatoueur était un artiste, et je voulais être comme lui, je devais être comme lui.
J'avais fait une école d'art, au désespoir de mon père, avec les encouragements de ma mère, un mastère d'histoire tribale avec une thèse sur les pigments suivant les continents. J'avais fait des petits boulots de guide dans les châteaux, quelques aides dans la restauration. Mes coups de crayon, mes esquisses plaisaient, mais ne me nourrissaient pas. Je travaillais en pointillisme, des inspirations très diverses, impressionnisme et art africain.
Et puis je suis retourné voir cet homme. Je lui ai parlé de dessins, de vies, de peau, de choix personnels depuis des années et puis surtout des encres. Il m'a posé des questions, sur moi, sur mon approche du tatouage, sur leurs histoires, leurs origines. Il semblait apprendre de moi, mais là aussi, je découvrais un être très cultivé, connaisseur et voyageur de la nouvelle-zélande à l'afrique du sud. Il avait vu, essayé, partagé ces cultures.
Ce devint un parcours initiatique chaque soir, après mon boulot, avec son boulot, je venais voir comment il donnait vie à des dessins sur la peau des autres. un peu partout, des obscurs hommages de fans, des amants, des amoureux, des simples témoignages à leurs mères, il se faisaient tatouer. Je regardais, j'observais le style, la technique, le discours aussi, les esquisses, les choix, les encres, le travail en cours, le bruit de la pompe, et la réalisation en 3D du tatouage final. Un zizaillement de l'aiguille, un presque silence pour découvrir.
Un soir, après avoir tatoué mes chevilles, quelques essais sur mes hanches, à côté du papillon, je me suis lancé, il m'a demandé de l'aider sur un travail complet d'un dos tatoué en couleurs. Quelques points, un premier centimètre, d'autres, tant dautres.
Des oeuvres d'art, de simples mots, la beauté humaine et pour moi une nouvelle vie.
Le musée continue, mais je suis à temps partiel ici, pour créer des dessins originaux, sur des bras d'hommes, sous des tailleurs chics, pour des cadres supérieurs, pour des biscottos virils, ou sous des jupettes légères. Je suis illustratrice de leurs sentiments, de leurs souvenirs, de leurs envies sur leurs peaux. Homme et femme, jeune ou moins jeune, je traduis un message de leur vie, pour le montrer aux autres, ou pour le cacher sous des dessous chics, j'aime cette complicité, mon art.
Bises tatouées à Bebarock, en attendant le 13.
Nylonement
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