La biographie ne m'intéresse pas car vous la trouverez partout ailleurs, l'âge non plus car il y a des figures humaines qui dépasse le temps. Partie certes mais toujours près de nous, devant nos yeux ébahis de ces années-là, en noir et blanc, sa dégaine à lui, son homme, ce fumeur sans fin, ce gentleman au flegme américain, et vous, grande blonde, impeccable, avec des robes qui n'attendaient que vous pour exister.
Incroyablement jeune, naturellement née avec ce port de tête, cette chevelure roulant sur vos épaule, vous avez dû apprendre à louvoyer comme les chats, chaloupant de vos courbes, magnétisant le plateau de vos films, les salles obscures entières, avec votre allure. Un mot taillé pour vous, quelle féminité !
D'ailleurs vous êtes devenus à travers les décennies, celle qui s'attache aux mots "féminité" et "élégance".
Souvenirs de vous, peu et pourtant très marquant, les premières diffusions tardives en troisième partie de soirée, le cinéma de minuit, lové dans un fauteuil club, un soir tranquille, cette ambiance des années 40-50, des bars, des salles de restaurants, des escaliers vers des bureaux improbables de détective privé ou vers des chambres d'hôtel, et puis vous, magique. Votre voix, grave et douce, je l'ai découverte plus tard, car déjà j'avais marqué de façon indélébile votre corps de lignes longues, de courbes, de cheveux ondulés, de votre regard en moi, en mon idéal féminin. Ce tout qui était incomparable, peut-être une part de grâce et de naturel séduisant, je ne saurai jamais, je resterai avec la magie.
Eternelle magie,
Eternelle silhouette,
Eternelle classe,
Eternelle Lauren Bacall.
Nylonement
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