Il est parfois des paradoxes de la vie, des moments où l'on souhaiterait être ailleurs. Ne pas se plaindre du heureux hasard qui vous emporte en Californie pour une formation dans une entreprise tant convoitée, pour un poste tant attendu, car le plaisir est là avec des collègues internationaux, entouré de ce melting-pot qui construit notre univers de demain, notre vision globale de l'information pour notre marque, un mélange multi-culturel très riche.
Un bonheur qui se conjugue par des rencontres et des échanges, sur des idées universelles vers des explications avec des points de vue différents mais souvent complémentaires. Il est si bon de travailler toute la journée sous ce ciel saturé de bleu pur, de continuer en déjeunant de toutes les cuisines au sein de ce campus de taille universitaire, de se trouver une place sous des palmiers pour la réunion suivante, jusqu'au soir. Oui redevenir étudiant ou consultant dans une atmosphère pleine d'avantages, chaises longues, sports à gogo, tables et coins détente, lieux variés avec pour unique but de se sentir bien pour travailler plus longtemps, en donnant le meilleur de soi-même. Encore hier soir, tard, très tard, les discussions mélangeaient travail et vie pratique, à côté de la salle de sport, de la piscine.
Ce matin, la famille me manque, le regard est plus distant, c'est le dernier jour et un certain relâchement après la synthèse des travaux de chacun, rendue à notre animatrice. Une pause réelle sous ce soleil américain, chaud, très chaud pour un printemps, une pelouse verte, des fleurs locales, et un petit manque. Ma tablette m'a donné le courrier du jour, celui de mes enfants, des photos sous les cerisiers en fleurs. Un détail, un flash intérieur. Une envie de retour rapide.
Une photo parmi d'autres me direz-vous ? et pourtant non, il y a une nostalgie, un pincement au coeur, une pensée vers d'autres personnes qui me manquent. Les japonais en font une fête du souvenir, pour marquer le moment éphémère de la renaissance mais aussi des pensées vers les êtres chers à nos coeurs, présents ou disparus, où un souffle permet aux fleurs blanches de tomber délicatement sur l'herbe où tous se rassemblent pour des déjeuners souriants, gais et sagement respectueux.
J'ai hâte d'être dans le parc voisin proche de chez moi, celui du Parc de Sceaux, là où des dizaines de cerisiers sont donc en fleurs, où l'espace deviendra ce havre de paix, d'harmonie entre l'esprit, le ciel, la terre, dans un simple souffle de chaleur de printemps. Celui du renouveau. Celui que j'aspire à plein poumon pour vivre ma nouvelle vie, mon nouvel amour, mon énergie nouvelle. Chaque année j'y tiens symboliquement, car le parfum léger se mêle à ce rêve éveillé, à cette magie d'une pseudo neige douce et blanche qui tâche l'herbe verte, avec de la poésie.
De l'amour !
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