J'aime la couleur.
J'aime la couleur 'bleu'.
Quand je ne suis pas au fond de mes livres, des mes claviers, je suis comme vous, dehors, je marche dans une foule plus ou moins épaisse, entre des inconnus et d'autres inconnues. Transports en commun ou voiture, mon regard suit le flot, s'arrête pour les traversées, les passages ponctuels, les croisements incertains.
Mécanique de nos journées, parfois de nos vies, il y a devant nous des lieux, dans lesquels nous passons sans jamais les connaître et pire encore en prenant chaque jour le même chemin. Impersonnalité totale de nos vies, course contre le temps, celui qui nous manque, ou plutôt celui que nous perdons dans nos transhumances quotidiennes. Merci à nos politiques qui oublient l'avancée du monde, pour mieux tenir leur siège, sans voir nous nous concentrons sur les villes, sans agrandir les infrastructures. Mais faut-il se concentrer ainsi ?
Alors depuis quelques mois, je prends un temps incroyable, insondable dans notre monde, je flâne. Je prends voire je perds du temps. Je le donne aux autres, je prends pour moi, lentement, je bouillonne d'idées mais elle infuse doucement. Je me mitonne.
Je suis là, elle est là, soudainement apparue, devant moi, seule, avec son sac, ses idées ailleurs elle aussi.
Elle attend, elle est libre dans ce hall d'hôtel, seule et dans ses réflexions.
Des sandales camel de la même teinte que la ceinture, en cuir verni, un talon rassurant de quelques centimètres. Elle pose son sac à terre, elle observe autour d'elle, son Imachin dans la main droite.
Elle caresse ses cheveux, retire une pince, et les libère. Sa blondeur réfléchit les teintes or et le marbre clair veiné de différents ocres.
Elle se plie, joue sur un talon, s'assouplit sur le second.
Et sa féminité plie dans la robe bleue, une tunique de laine mohair, duveteux, pour tendre la main, pour l'enserrer près de soi. Je m'égare. Je reste dans mon fauteuil club du lobby-lounge.
Elle lève la tête, un groom lui fait signe, son taxi vient d'arriver.
ISELIN STEIRO by Karen COLLINS
Un article ce matin
Nylonement