Devrais-je sombré dans la nostalgie des années précédentes ? Ces rentrées scolaires qui se sont succédées, chaque début de septembre. Un rythme aussi soutenu que les mois, les semaines et les jours, sans vraiment vieillir, mais je suis passé de jeune trentenaire à papa, entre nounou et enfants suivants, une petite tribu, puis soudain, un premier sac, un premier cartable, une première rentrée. Je n'ai pas vu le temps la dizaine d'années qui a défilée devant moi, dans cette maternelle, puis ce primaire, puis maintenant entre collège et déjà lycée. Ils ont grandi non pas trop vite, mais ils ont trouvé leurs places respectives dans ces classes.
J'ai toujours eu un pincement au coeur, comme marqué par ces étapes, ces attentes avec leurs petites mains dans la mienne, leur fierté à franchir les nouvelles portes, aller dans une nouvelle classe, pour apprendre à lire ou à écrire. J'ai vu les dessins, les premières lettres, les cahiers de poésie, de chansons, les spectacles et les bulletins de notes. Toujours pris au jeu de leur évolution, chaque enfant a adoré ses professeurs, a détesté certains copains, mais a changé dix fois d'avis à leur propos. Une vie d'enfant avec la cantine, le sport, les cascades imprévues suivies de coups de fil alors que vous êtes coincés dans une réunion super-importante, et si possible à l'étranger. J'ai vu tout ce petit monde grandir, les classes changer, les portails et leurs publics évoluer, aujourd'hui ce sera sans moi.
Ils sont grands, rassasiés de ce passé qui n'a plus d'importance pour eux, à peine des souvenirs, chaque année de nouveaux copains, de nouvelles amies. Ils mangent autour de la table, le petit-déjeuner, le lait, le jus d'orange, les pains au lait, les céréales, les confitures maison ou le nutella, après ils balanceront leurs sacs sur le dos, partiront retrouver leur routine avec copains dans le bus, nouvelle classe à l'arrivée. Un nouvel étage de leur fusée "études".
C'est la rentrée, je suis fier d'eux, je n'ose le dire à des adolescents que compliments ou reproches, fatiguent.
C'est la rentrée, pas de foule devant l'école, de mamans élégantes, de papas émus.
C'est la rentrée, mais je pense à tous mes petits, mes grands maintenant.
C'est la rentrée, pour vous aussi !
Nylonement