Elle ne savait plus comment lui plaire, un hasard, une première fois, cette rencontre anodine à une soirée entre amis. Elle était venue, fatiguée d'une longue semaine, épuisée par cette chaleur et ce chemin pour aller jusqu'à la mer, Deauville, Cabourg, la maison de ses amis. Sa meilleure amie d'enfance, épouse d'un type drôle, avec un bon job qui les faisait voyager, avait insisté pour son anniversaire. Une fête, un bouillonnement, une saturday night fever dans ce jardin normand, vert, plein de charme avec un esprit "jardin de curé". Des roses, anciennes et en grappes, des pivoines, des dizaines de pivoines, du rose pâle avec une profusion de pétales, des violettes, des presque rouge, mais aussi des lavandes, des freesias odorants, des fleurs et des arbustes pour une contemplation reposante. Elle était venue, s'était reposée dans la jardin depuis vendredi.
Et samedi le prince charmant était passé. Un ami , aussi venu en avance, lui avait glissé une petite assiette près de sa chaise longue. Elle était sorti de son sommeil, sur la chaise longue.
"Pardon, je vous ai déposé une thé citronné et frais, et des macarons au caramel au beurre salé."
Elle avait souri, un peu embrumée.
Puis ils avaient parlé, elle sentait tout de suite sentie bien, par ce lieu, avec lui.
Elle avait passé les heures suivantes, dans un trouble inexplicable, si soudainement, si légère, si fière de lui. Surprise elle-même de se libèrer, de se donner un peu à lui, intellectuellement, peut-être physiquement, comme une attirance instable, vers lui. Elle avait gardé son chapeau jusq'au soir, il adorait, comme il appréciait de ses petits regards ses jambes. Ils se découvrirent une passion pour la mode, pour les chaussures. Autour d'autres thés frais, et de bulles de champagne.
photos copyrights www.hanneli.com
Aujourd'hui elle est de retour à Paris, elle a quitté son bureau plus tôt, prévenu sa collègue et amie, elle doit le retrouver ce soir. Elle sort dans cette lumière d'été, nous sommes au moi de mai, elle est légère, emportée par ce désir de le revoir, de le sentir près d'elle. Elle rêve de ses bras, ils ont tant parlé à distance, avec des emails, des messages, des sms, des coups de fils infinis. Il vient ce soir. Elle marche avec sa tunique chérie, elle sourit car elle se rappelle ses paroles, le premier soir.
"J'adore ces tuniques, très mode, un peu nude, comme des voiles, qui donne une aura à la féminité."
Celle-ci est sa préférée.
L'aimera-t-il ?
Nylonement