Un matin d'automne, un ciel dans les teintes de gris, le ciel bleu est en vacances dans l'autre hémisphère. Des nuages, un spectacle digne des théâtres vivants que les impressionnistes adoraient, bouillonant, moutonneux, cotonneux, incertains surtout, je fuis la possible pluie, je marche enre trottoir et les rares arbres de la verdure parisienne.
Elles sont là fidèles à mon regard, des jambes, des bottes déjà revenues en grand nombre, quelques bottines, mais surtout des bottes en cuir, cavalières ou en nubuck, en cuir souple, en couleur parfois et aussi les modèles classiques avec des imprimés dans le caoutchouc. Je suis mon chemin, je ne vois que de nombreux trenchs, pas trop longs, ils existent dans toutes les longueurs, de la simple veste jusqu'au trois-quarts, et du classique couleur mastic en passant par le noir, le blanc, le rose, le rouge. Les tailles sont serrées comme une robe corolle sixties, d'ailleurs des jupes ou des bas de robes apparaissent.
Des collants oui bien sûr car les jambes ne regardent pas les nuages gris mais sentent la fraicheur du froid, oublient leur dernières touches de bronzage, s'enveloppent de noir opaque. Mais il y a des variantes, du faux soleil avec une teinte chair clair, brillante, et puis venant d'une rue, un quatuor de gris.
Gris fin et presque diffus que donne un aspect poudré sur les longues jambes sous ce manteau bleu, avec des escarpins nude. Une teinte si douce pour donner du glamour à une bronzage.
Gris ligné, avec de fines verticales en surépaisseur, un aspect plus épais, plus chaud, vers une tunique en laine grise, longue sous le trench violet. Des bottines originales signent avec l'écharpe épaisse de laine colorée, la fantaisie de la dame.
Gris opaque, un gris souris tout neutre mais totalement pacifique pour rallonger les courbes de cette paire de jambes. Des ballerines, la dame est grande, elle rigole avec ses amies, elle est enveloppée d'un manteau en laine, type Desigual, avec des imprimés et des couleurs fortes.
Gris semi-opaque avec des plumetis noirs, le nec plus ultra du chic, une tendance de cet automne, des fins mollets, une paire de bottines vernies avec un noir et des reflets prune. L'élégante porte une jupe kilt écossais entre gris et noir, sous un gros gilet noir, avec un large bonnet en cachemire.
Voilà un petit concerto pour gris, en harmonie avec le ciel, mais qui joue ici avec les couleurs.
Je rentre dans mon immeuble direction le 6e étage, vers le ciel gris, mais avec quelques teintes en plus dans mon imaginaire, sur la palette des souvenirs.
Nylonement