Quand j'ai eu mon premier vrai salaire, ma première priorité, d'ailleurs la seule, face à mon envie débordante, était ce sac à main de marque. Et pourtant sur le chemin, j'ai craqué pour une autre tendance de cette époque-là, des bottes, une version haute en talon, qui finalement s'est transformée en objet unique, en cuissardes incroyables et folles pour mon look encore d'étudiante version jeune fille, pas encore réellement affirmée en tant que jeune femme.
Une paire de cuissardes que j'ai porté avec mon jean slim, avec des jupes trapèzes de toutes les couleurs; la mode, mes affaires étaient mon exutoire, mon plaisir de fin de semaine. Des bonheurs qui parfois rendaient hystériques mon relevé de compte bancaire, surtout quand arrivèrent aussi les charges de mon petit studio et la surprise des premiers impôts.
Puis il y a eu la période des escarpins, de toutes les formes, de toutes les hauteurs, entre 5 et 15 cm, j'ai appris à marcher avec, à vivre avec, tout en montant les marches plutôt les échelons dans mon poste, pour atteindre un premier poste de responsable. Décisionnaire, mon image avait changé, avec toujours des marques mais aussi des soldes plus raisonnables, et un goût plus pointu. J'alternais les petites robes noires, avec les bleues, ma couleur préférée, suivant les saisons, suivant les instants de séduction, les premiers avec mon futur mari, nos balades, nos dîners.
Ah oui, je l'ai aimé cet homme, j'ai aimé ces compliments, dans mon travail puis dans un cadre amical. Mais malgré nos situations réciproques, en couple, nous avons dépassé les bonnes phrases, le copinage, le simple sentiment pour donner une définition commune à nos émotions. "Amour" et ruptures avec nos ex vite oubliés, nouvelle vie, folles envolées avec nos sorties pour le shopping, je m'habillais, il me conseillais, je m'affirmais, je m'assumais, il suggérait encore, et nous étions un duo mode. Souvenir de cette jupe blanche, de ce bouquet de roses rouges en sortant de la boutique, je l'aime encore et encore.
Aujourd'hui, notre fille a grandi, notre vie est différente, je suis toujours féminine, mais je passe plus de temps à acheter des belles tenues pour elle. On s'aime, que la vie est belle.
Et c'est avec elle que je vais transmettre cette féminité, une priorité pour le goût des chaussures, des sacs, des jupes, des dessous, des tops, des chemisiers et des robes. Ce tout que ma mère m'avait donné, souvenir ému, aujourd'hui avec sa main sur mon épaule.
Nylonement
Octobre rose 2014