Un peu de sable, un peu de repos, peu de touristes, peu de bruits, juste le souffle de flux des vagues.
Je retire mes sandales, la sensation du sable, cette surface lissée par l'eau de mer, quelques coquillages, des restes de cailloux, des algues, la mer qui remonte, je flâne vers un coin tranquille, entre roches et sable, tout est si tranquille. Loin de la folie de ma vie, des collègues qui ne voient plus leur stress, noyé dans le café dès les premiers pas au bureau. Je les oublie, mon sac suit le vent, mon chapeau s'envole, comme un enfant je cours après.
L'eau est là, l'air avec. Point de palmiers, quelques herbes folles, tout à l'heure entre le village et cette plage, j'ai traversé des joncs, des chardons où des centaines de petits escargots blancs s'étaient collés, agglutinés, cachés du soleil. Une photo qui se méritait, mais vacances obligent, j'ai oublié mon appareil involontairement, ma tablette volontairement. J'ai observé les fleurs, les fines marguerites jaunes, des abeilles butinant le pollen, un air de bord de plage.
Tout est simple, pas après pas, j'ai suivi la trace dans le sable. Un bosquet de genêts, curieusement un géranium primitif qui absorbe le soleil. Tant de plantes, tant de douceurs face au ciel bleu, un univers fragile qui s'offre à moi, voilà aussi des souvenirs qui reviennent. Enfant je venais ici, avec mes parents encore ensemble, avec mes frères et soeurs, avec mes grands-parents. Une famille, les mêmes arbustes, les mêmes plantes, les dunes, des souvenirs de châteaux de sable, même une fois, deux dauphins géants, une autre fois un crocodile, que nous avions couverts de coquillages trouvés sur la plage.
Nous étions fiers de ce monstre posé là, mon père souriait, c'était un message d'amour sculpté à coups de pelle, des kilos de sable qui le faisait souvent faire une sieste, épuisé par nos envies toujours plus grandes.
Je voulais revenir, avec mon amie, mais un stage la retient encore une semaine. Alors j'ai prix les clefs, j'ai poussé les volets hier soir en arrivant, les touches bleues sur les murs blancs, les tableaux de ma grand-mère ici et là, l'odeur du lieu, rien n'a changé. J'ai pris le temps de redécouvrir l'intérieur, une grande salle commune, des chambres, du thé, celui de mon père, je m'en prépare un.
Dans la remise, je déniche une chaise longue, le jardin, les roses trémières de couleurs vives, des lauriers, des herbes folles, la terrasse me paraissait si grande quand j'étais enfant.
Demain la mer, la plage, marcher sur le sable.