Juste devant moi, juste devant vous.
Est-il possible de vivre dans notre monde sans voir les autres ?
Apparemment de plus en plus et pourtant, ce lien humain, ce lien de la parole en direct (non à travers tout le temps un téléphone, un email), ce lien presque tactile entre deux personnes, ce partage est si fort. Je ne vous demande pas de tomber amoureuse à chaque seconde, non juste de relever les yeux vers les autres, vers une amie un peu oubliée car on ne sait comment lui dire, que lui dire depuis qu'elle a un cancer. On oublie vite, on fuit cette collègue qui lutte seule contre cette foutue maladie, d'ailleurs on s'en fout un peu, car elle n'est plus au bureau, seule dans son coin, avec son allure recroquevillée, avec son visage un peu pâle.
Un lacheté peut-être, une honte de ne savoir quoi dire, et pourtant la vie est là, il faut lui proposer une épaule. Doucement proposée ou suggerée son soutien, avec des gestes simples, avec une présence, avec des petits signes, avec rien et tout à la fois.
Le vide qui accompagne la maladie, cette déconnexion d'une foule où l'on voit des couleurs, de la mode, des grincheux et des énervés, des mous et des endormis, des hommes et des femmes, des vieux et des enfants. Tout cela s'évapore quand on n'est plus que chez soi, seule, oubliée. L'hopîtal devient le lieu de vie, le lieu de contacts avec ses visites, ses docteurs, ses attentes, ses diagnostics, ses douleurs, ses doutes. Ces derniers d'ailleurs on les emmène avec soi, seule dans une ambulance, les jambes coupées, vides de toute énergie.
On se meurt parfois car le courage de lutter nous a quitté. Putain de maladie, sournoise et revancharde qui nous pompe par l'intérieur, nous autodétruit. Je la hais, je l'ai déjà dit dans d'autres articles.
Mais vous, vous pouvez aider votre voisine, votre copine, votre amie, votre collègue, vos proches, avec une présence, pour parler de tout, et pourquoi pas commencer par la mode, la féminité, des moments vivants, gais, positifs.
Regardez autour de vous.
Offrez une épaule, un coup de fil, des fleurs et des chocolats.
Nylonement