Il n'y a plus une seule mode, il y a des tendances à chaque saison, de grandes maisons pour les interprêter.
Puis il y a notre dressing, notre porte-monnaie, ses folies et ses contraintes, nos magazines, nos envies en les lisant sur notre canapé. Doucement en feuilletant on découvre, on re-découvre des envolées de couleurs, des matières nouvelles ou des matières nobles du passé. Les coupes et les modèles de notre enfance, de notre grand-mère, de notre mère se mêlent pour donner de nouvelles robes, des jupes crayon avec des belles parures, avec ce regard nouveau, des accessoires, des jupettes, des pantalons, des vestes, des pulls, des gilets, tant de pièces qui forment votre mode.
Mais aussi il y a des changements, des évolutions de point de vue, de réelles paramètres qui s'immiscent années après années parfois entre publicités et stylisme d'avant-garde dans les pages de mode.
Ainsi le cuir, très cloisonné dans un monde underground, avec des écarts vers le vulgaire, le porno même, revient sur le devant de la mode. Oui on ose le cuir, ses coupes plus mode, des vestes sublimes, cintrées, des jupe crayon, des matières entre transparence et froufrous, on ose le cuir simplement féminin.
Il est descendu dans la rue, dans les bureaux, ce n'est plus uniquement la collègue un peu branchée qui le porte, l'exhibe, c'est un blouson avec un pantalon cigarette rouge, un brin rebelle et féminin, pour le jeune femme, pour la quinqua qui assume ses envies d'être, de paraître.
Le cuir est sorti avec des talons toujours plus grands, là aussi, qui quittent les trottoirs et les soirées dance-floor. Une sensualisation, une exportation de la féminine attitude, de la pin-up dans un monde avec des touches glamour, avec ou sans bas couture.
Et le corset reprend ses droits, comme une pièce non plus de dessous mais de dessus. Un corset court, underbust en anglais, sous les seins en français, pour marquer la taille, pour affiner les silhouettes, pour faire de longilignes femmes. Chantal Thomass avait ressorti la guêpière, avait promu les dessous chics, le corset est un digne héritier simple et nouveau, héritier aussi d'une tendance punk de la mode. Le corset fût, il est , il sera, il entre dans vos dressings sans trop savoir quand le maître. Le dernier croisé la semaine dernière, était noir, avec son laçage divin au dos, avec ce port de tête et la cambrure magnifique sur un pantalon noir, et porté avec un chemisier blanc dessous. Un contraste noir et blanc, qui pétillait, sans choquer.
Toujours dans cet univers, les bottes, les bottes hautes, puis les cuissardes, elles ont pris le pas de toutes les femmes. Chacune l'interprêtant à sa façon. Les semelles se sont épaissies, ont grandit un peu, on aime, on aime pas. Mais cuir ou daim, lassées ou avec une fermeture invisible, les cuisses accueillent cette mode avec une nouvelle interprétation par chaque tranche d'âge, par chaque mode complémentaire, avec collants, avec jupe, avec leggings, avec shorts, avec l'envie de plaire, surtout de se plaire.
Et le lycra, le moulant, et encore d'autres bondages indirects du corps, en dessous en dessus, les nouvelles coupes, le futur, les inventions que l'on voyait sur le papier glacé, elles entrent chez vous. La jupe cuir fût la première, quelle pièce viendra la rejoindre, revisiter votre corps, son image, votre féminité ?
Nylonement