Douceur d'un doigt, qui comme un enfant , posé sur la vitre du train, glisse sur les maisons, les toits des maisons, vers le haut, oups vers le bas, rebondir sur les couches de neige arrondies. Vingt centimètres de coton doux, de pure douceur qui glisse, qui éprouve les formes des sapins, leur donne une magie de Noël sans les boules lumineuses.
Puis les talus uniformes, à suivre toujours du doigt, pour faire saute-mouton sur les poteaux, les parapets de ponts, sous les tunnels, tiens tout ici est noir ! Ressortir sur le blanc, sur le sucre glca, non sucré, un glaçage froid.
Hop sur le toit, hop sur les branches sans faire tomber la neige, et hop sur une cabane de jardin. Les paysages gardent les lumières et les ombres portées, dans un reflet saturé, celui du soleil rasant, entre deux nuages blancs. Soudain la plaine, deux rouleaux de paille abandonnés, ronds de neige posés, puis le plat et un arbre seul. Tortueux, il absorbe à lui seul des dizaines de circonvolutions, des racines fortes, il porte des kilos de neige comme une Shiva de neige, avec tous ses bras.
Je caresse l'étendue blanche, un drap blanc, parfaitement rectiligne, deux ou trois sauts de haies. Le bocage marque les plats, pour une course de haies, de buissons arrondis de neige, de barrières ouvertes car les animaux ne sont plus au pré. Retour dans un village, des toits et des jardins, de la poudreuse qui semble nous suivre, portée par le vent du train, mon doigt suit cette évaporation de neige légère.
Une butte, des champs, des clôtures, simples traits d'union dans cette grande famille blanche. Du haut de la butte, des traces de luge, des enfants locaux ont profité des lieux, ou est-ce la trace des doigts d'un autre voyageur rêveur.
Le train glisse, je m'endors.
Mes doigts glissent dans mes rêves, sur des buttes et des courbes, douces tout autant, mais vous savez lesquelles. Un paysage de nylon, enveloppant, tout blanc ...
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