Lui, il est ma seule obsession, surtout depuis notre rupture, il est le type qui m'a arraché le coeur. L'homme qui m'a fait pleuré pendant trois semaines, au point d'être arrêter par mon médecin, de me droguer de médicaments pour m'endormir, il est ce cauchemar qui m'a ébranlé des pieds à la tête.
Rien n'a résisté au choc de son départ, du moment où je l'ai foutu dehors, incompatible en fidélité, impossible petit ami pour durer dans une relation de vrai couple, justement au moment ou je croyais que nous deviendrons un jour mari et femme. Je l'ai vomi, je l'ai insulté, je l'ai viré, j'aurai pu presque le tuer. Finalement je l'ai maudit.
L'amour, j'y croyais, sans être fleur bleue, loin de là, mais j'y croyais naturellement en approchant la trentaine, en voyant les autres se marier, les couples souriants chez les amis, les premiers bébés, les premiers appartements, plus grands, un confort qui me plaisait. L'amour je le voyais avec lui, totalement entre nos deux corps fougueux dans le lit, sous la couette, sur le canapé, partout, et puis nos deux esprits complices, nos fou-rires, nos instants fusionnels.
Mais les soirées ont fait leur travail, le boulot, un gros projet, les semaines folles, des heures, des dizaines d'heures, des taxis tardifs, je me suis épuisé pour oublier la vie à deux, pour l'oublier intégralement. Tout était effacer.
Un soir, un livre, une pause, des mots dans un tas, et là, son écriture, rare, sensuelle sur les premières pages, un aphorisme sur la beauté, un clin d'oeil à ma féminité, à mes jambes. Il les adorait, il me cajolait, me tendait toujours les bras, à chaque moment de fatigue, à chaque instant de doute. Toujours présent pour m'aimer, simplement me le dire, en silence avec son corps, avec son parfum.
J'ai justement retrouvé son tee-shirt, un bout de lui, dans un tiroir, je me suis lové dessus, j'ai dormi avec, il me manque. Et si son histoire, ailleurs, n'était qu'une faute, une erreur commune. Je ne trouverai pas la solution, mais j'ai d'autres moyens, celui de mon coeur qui ne l'oublies pas car je l'aime, profondément.
Et si je repartais à sa conquête, je le retrouvais pour lui montrer la femme fatale, celle qu'il adorait, que j'avais mise de côté, accaparée par la routine du boulot. Bas et belle lingerie, petite robe noire, escarpins ou bottines, j'hésite encore.
Elodie, une amie commune, fête son anniversaire, son nouveau job, son nouvel appartement avec son copain, une soirée idéale pour le recroiser, pour l'attraper à nouveau dans mes bras, pour lui dire combien je l'aime. Impossible, il est ma seule obsession.
Nylonement
Octobre rose 2014