Souvent le samedi je vous parle de culture. En partageant des envies de films, mais la production de qualité me semble de plus en plus rares pour mettre en avant les femmes, soit avec un bon scénario, soit à travers de talentueuses actrices. D'autres samedis, je vous vante des expositions, tournant autour de la mode, de photos sur la vie des femmes, ou encore des univers comme la Belle Epoque. de façon régulière je vous rappelle la valeur scénique du Burlesque avec les troupes et les spectacles qui font pétiller vos yeux, battre vos coeurs et dérouler des bas nylon avec quelques paillettes en plus.
Trop rarement, je vous parle de balades romantiques, de lieux qui inspire le glamour, comme les expositions ou marché vintage, le manque de temps probablement.
Mais le plus souvent possible, je parle de livres, de beaux livres, de romans, de version poche. Ecrire se nourrit du même plaisir que de cleui de lire : les mots, les phrases, les chapitres, les histoires. J'avoue être très éclectique dans mon approche du prochain livre, un mystère quasi total avec le plaisir immense de la découverte, mais aussi le même plaisir de relire un ouvrage connu. Des thèmes nombreux, je n'en refuse que très peu, seule mon humeur, parfois mes douleurs, choisissent celui, ou plutôt ceux que je vais lire. Car oui, j'ai l'affreuse habitude de lire plusieurs sujets en même temps, là sur la table de nuit, là dans le salon, là sur mon bureau, des livres avec des marques-pages, sur des sujets opposés, du moins fort différents. D'un livre domentaire et biographique sur Diderot, je vais lire en parallèle, des polars actuels ou des vieilleries des années 40. Aucun lien, juste le plaisir de trouver de belles histoires, des espaces d'évasion, des plages immenses juste annotées de mots en lieu du sable, avec la mer de mon imaginaire qui frôle, qui avale des idées, des formules de style, repart dans ses vagues errantes.
Lire, un plaisir immense, une vraie liberté, souvent combattue par tous les totalitarismes, politiques et plus encore religieux. Quand nos cerveaux peuvent croire des messages, comprendre la valeur absolu de l'amour, imaginer sans les vivre, des horizons de liberté, de vie sans contrainte, sans contrôle, sans pouvoir de l'Homme, mais juste la poésie d'un voyage amoureux, d'une balade exploratrice d'un autre continent, d'une rencontre satyrique du bien et du mal, d'un jugement sur le pouvoir de vivre cela.
Lire, un espace que notre monde technologique, soit-disant si moderne, incontournable pour rester dans notre époque, a oublié de prendre en compte. Le nouveau livre n'est pas une source littéraire qui toujours change et se renouvelle. C'est une vague obsession qui se pèse non en mots, mais en nombre, en poids, en arguments marketing primaires.
A-t-on un jour mesurer le poids d'un livre ?
A-t-on un jour compter le nombre de nos livres, dans notre bibliothèque ? partout dans nos chambres, dans le salon, mais aussi chez les amis ?
Car le premier argument est le soi-disant volume de votre liseuse électronique (d'ailleurs malgré son nom débile, elle ne lit pas, c'est toujours à vous que reviens cet acte délicieux). Elle renferme près de 2500 livres. Lesquels d'ailleurs ? Ceux que vous avez déjà acheté dans le passé, ceux de vos parents, des cadeaux de vos amis ? Des livres moins chers ? Des livres plus écologiques ?
Non ! Car vos anciens livres papier restent dans votre maison, ne se transcrivent pas instantanément dans cette boite plate de plastique.
Non ! Car les livres, enfin les e-livres ou livres électroniques, ne sont pas moins chers, loin de là. Parfois, mais rarement, l'auteur va avoir une rémunération plus importante, mais le plus souvent le fameux coût d'impression, qui était soit-disant si élévé, à disparu, pour un simple site de vente en ligne. Frais d'informatique, ces systèmes ont été inventé et sécirusé il y a plus de dis ans, les frais sont amortis depuis longtemps.
Non encore ! Le livre électronique n'est pas écologique car la majorité, la grande majorité du papier est aujourd'hui d'origine recyclée surtout pour les poches. De plus les serveurs qui stockent les millions de livres, les versions étrangères et autres scannages sont des consommateurs vampires d'électricité (surtout leurs climatisations dans des hangars par milliers). Et puis le plastique de fabrication, les conditions "humaines" de production à la chaîne, et surtout la fin de cycle. Ce moment inéductable après 3 ou 5 ans, soit pour cause de batterie qui ne dure pas plus de 30mn soit parce que le système ne peut plus se connecter à la nouvelle version (et oui l'obsolescence très programmée), tout cela s'appelle pollution.
Mais ces "détails importants", ne sont pas les plus forts à mes yeux. Car j'ai une relation différente avec les livres, certes toujours trop nombreux dans ma valise, dévorant un livre par jour en moyenne en vacances, trop lourds, oui c'est peut-être vrai. Mais j'aime le papier, cette lecture dans toutes les positions, dans le lit, dans le canapé, dans le hamac, sur la plage, au soleil ou sous une lampe de chevet, j'aime tourner les pages, sentir ce lien avec mon marque-page, régler la distance entre lui et moi. J'aime aussi, quand je lis des beaux ouvrages, la taille des photos, des pages, le poids du livre, le plaisir de ce toucher. Avec des éditions anciennes, quand vous ouvrez un vieux polar, je ressens ce parfum suranné, celui qui accompagne tous les maigrets de mon adolescence, les autres polars des années 50.
Plus encore, j'aime pouvoir lire un livre aujourd'hui, celui donné par mon grand-père, transmis plus exactement dans le temps, entre les membres de la famille, sans limite de durée, sauf pour les plus mauvais, dans une brocante, oublié dans un train.
Tout autant, j'aime partager un livre, le recevoir d'une amie, d'une collègue pour le lire et ensuite en parler ensemble (le côté limité à un seul lecteur d'une version électronique sécurisée, est pour moi, une violation même du concept de lecteur ou plus exactement de multiples lecteurs). Un livre se prête, se partage, suscite des émotions, plusieurs regards, plusieurs lectures, soit personnelle dans le temps, soit avec des personnes différentes.
Partager ! Je n'ai pas dit piraté, mais bien créer ce lien entre des personnes, pour lancer un débat, pour croiser des ressentis, pour rire d'avis différents, pour s'ennuyer à plusieurs d'un auteur tendance sans aucun style, pour s'émerveiller d'une découverte, d'une pépite dont plusieurs profiteront.
Alors oui à la technologie, car elle nous lie avec ce blog, car la culture vient de la profusion du net en partie, de possibilités quasi infinies de découvrir, comprendre, apprendre avec ces outils. Mais pour le livre, je tiens absolument à mes livres, totalement. Car je ne crois pas que les jeux électroniques et que beaucoup du contenu télévisuel resteront dans nos mémoires, donneront des libertés à nos pensées. Mais surtout imaginer un endroit sans livre, juste une coupre d'électricité, juste une dictature religieuse qui empêcherait d'accéder en un clic à la lecture électronique, un monde sans aucun livre.
Mais pour cela il faut des auteurs, des libraires-conseils, des lecteurs pas trop écervelés par une non-culture.
Je défends le livre papier, car j'aime son contact, son poids, les centaines, les milliers de livres en stock dans la famille, dans plusieurs étagères, dans des cartons aussi, éparpillés un peu partout, prêtés, jamais rendus parfois. J'aime ce lien et ce partage.
J'aime la liberté, le livre a été de tous temps un témoin de liberté, conservons-le, conservons-la.
Nylonement