J'ai toujours vu des livres autour de moi, des magazines parfois, mais des poches, des beaux livres toujours éparpillés un peu partout dans toutes les pièces chez mes parents. Des voyelles et des consonnes dispersées dans le salon, sur le canapé ou sur une table basse, il n'y avait pas de télé, on lisait.
Puis la maison a grandi, les pièces ont été plus nombreuses, les murs sont devenus des bibliothèques avec des thèmes suivant les humeurs et les envies des membres de la famille. Ainsi chez moi, il y avait des étagères pour les livres professionnels, des livres d'histoires, des livres classiques, des romans et aussi un rang de dictionnaire dont les volumes du littré. Des bouquins sur le jazz, d'autres sur les voyages, d'autres plus mélangés, avec au milieu les bons d'Audiard car nous partageons depuis toujours une passion pour l'argot.
Des livres partout, de plus en plus malgré tous ceux qui ont été prêtés sans jamais revenir, des bandes déssinées aussi, et des beaux livres. Sur les paysages et les voyages, mais plus encore sur l'art, tous les domaines sont évoqués : la sculpture, la peinture de toutes les époques, l'architecture, la photographie, le cinéma un peu moins. Avec beaucoup d'artistes, les classiques catalogues d'expositions, les ouvrages rares, les grands formats et toujours cela accessibles.
Alors ne cherchez pas pourquoi les femmes, les courbes, les lignes m'ont toujours parlé car moi j'ai ajouté la mode dans cette liste déjà longue. La passion pour l'esthétisme des femmes de Botero, aux rondeurs extrêmes et les statues de Giacommetti pour les plus brindilles, j'ai baigné dedans. Elles, vous, toutes m'ont parlé, pour me donner ce goût de l'aventure esthétique, pour commencer mon voyage vers le beau, le rugueux, le jeu des formes et des déformations avec des peintres cubistes.
Avec le recul, avec l'éducation et surtout sa lente digestion sur une deuxième voire troisème génération, je comprends mieux une part de ce que je suis, pourquoi j'ame regarder, pourquoi le déguste ce qui m'entoure. Lire et voir ont toujours été des leviers de bonheur, des instants de réflexions, de critiques, de comparaisons, d'interrogations aussi, et les bases de mes goûts multiples.
Et aujourd'hui encore, je me nourris de cela, indéfiniment.
Une curiosité sans fin.
Nylonement
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