Provinciale je suis, et depuis ma boutique, je peux voir la place principale, les parterres de fleurs de la mairie, le centre-ville. Ici, certains diront que c’est petit, je dirai que c’est humain. Les générations se croisent au gré de leurs besoins.
Les jeunes filles reçoivent des colis, viennent à la Poste, un peu plus loin, passent et flânent devant ma vitrine, rigolent de leurs commentaires. Elles voient les mannequins, mes derniers choix de mode, les petits ensembles, les promotions, les soldes actuellement.
Puis ce sera les mamans avec leurs marmots, puis poussent parfois les poussettes, portent un ventre rond du prochain, elles hésitent, s’arrêtent, regardent les détails et les finesses des dentelles. Elles pensent à elles-meêms, s’imaginent avec, leur regard s’éclaire. Certaines poussent la porte pour profiter des affaires.
Les mamies, elles rêvent d’un passé où leur féminité étaient enveloppées de fines dentelles, de combinaisons, des dessous de robes. Elles sont plus à retrouver leur passé dans les modèles néo-rétro de ma vitrine. Elles causent, papotent, entrent pour fouiller dans les chemises de nuit, dans les déshabillés. Parfois elles céderonts pour une jolie culotte, un soutien-gorge de dentelle de Calais. Elles connaissent la valeur de cette excellence.
Elles parlent de séduction, mais ces messieurs sont plus rares, les souriantes occasions aussi. Elles rient en sortant quelques souvenirs, quelques jarretelles qui avaient du succès.
Elles aussi préfèrent les collants, les plus beaux, des modèles graphiques, avec des motifs, autant être élégantes, avec des opaques pour galber les imperfections de l’âge. Elles ne veulent pas des supercheries de surpermachés, mal finis, mal formés, si peu chers, si peu résistants.
D’ailleurs on vient jusqu’à moi pour la qualité, pour le choix et pour le conseil. Un véritable accompagnement.
Puis le soir, juste avant de fermer, j’ai les mamans qui travaillent. Elles courent après leur maison, les enfants, les courrses et leurs maris en plus du boulot. Elles cherchent vite, veulent du confortable pour glisser sur leur peau, sous leur tailleur, jupe ou pantalon, jusque dans leurs escarpins. Elles veulent du beau, car le confort commence par le bien-être, le fait de se sentir femme en premier lieu. De la couleur, de plus en plus souvent, elles auront ce plaisir pour ele sous leur tenue de tous les jours, pour le travail.
Demain je monte à Paris, pour ma visite annuelle au salon international de la Lingerie.
Nylonement