Seule, aucunement malheureuse, mais seule, avec cette douce chaleur extérieure, un thé glacé, un jus de pamplemousse et des macarons au melon, glacé eux-aussi, une idée d'un ami.
Seule, pour la première fois, avec ce recul car mes enfants sont partis avec les grands-parents, avec les copains, les copines, les groupes de copains contenant l'amoureux du moment, c'est un vide qui se remplit là après quinze jours. Ils me manquent. Tant de joie de les voir toutes et tous heureux, avec leurs valises ou sac à dos, c'était début juillet. Cela me libérait, me donnait du temps pour moi, des espaces pour moi, des lieux de vie retrouvés juste pour moi, et le chat qui soudainement devient encore plus câlin, à moins que cela ne soit la chaleur.
Heureuse donc de les voir grandir, de les savoir plus autonome et prêt à s'envoler, d'ailleurs cela arrivera bien vite. Je me love sur le canapé, au frais dans l'appartement, un oeil sur la terrasse à travers les persiennes closes pour conserver le frais.
Quinze jours, cela devient long, au final, là je les attend avec impatience. Certes j'ai des messages, des nouvelles, des coups de fils, mais j'ai envie de leur odeur, de leurs humeurs, de leurs présences. Adolescents, jeunes adultes, une tribu qui aspire l'espace, qui dévore la vie, entre boulots et stages, études et doutes, mais aussi réussites et diplômes. Ils me manquent tous, et je pourrai les embrasser, les sentir, les voir ronchonner et retourner dans leurs grottes respectives, leur chambre et leur univers. Mais ils seront là, avec leurs horaires diurnes et souvent nocturnes.
Je prépare les menus de la semaine, les courses, les petites affaires aussi pour leurs plaisirs. Car si la reconnaissance est toujours relative avec des jeunes, ils aiment trouver leur nutella, leurs glaces préférées, des soldes surprises sur le lit des filles, un tee-shirt sport pour mes jumeaux, les plus câlins.
Ils arrivent en fin d'après midi mais je compte presque les heures.
Vivement ce soir, des pizzas en terrasse, des histoires, des rires, des sourires.
Nylonement