Bien étrange titre, mais une sensation similaire à Don Diego de la Vega, ce jeune bourgeois humaniste qui défend la veuve et l'orphelin face aux félons. De ce fait il a une double vie.
C'est sur ce point que je ressens un faible similitude, pas sur le contenu de sa mission, mais la double vie. Oui ce moment où vous entendez des mots, des phrases et vivez des instants dans la peau d'un homme, avec le regard et le statut que vous accroche les autres. Mais derrière, non pas le masque, mais derrière l'écran il y a parfois un autre homme, que certaines ont nommé "Gentleman", un être plus sensible, plus en rapport avec les écrits de ce blog, sur toutes les féminités.
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La situation a débuté ainsi, en flânant, en attente d'une réunion dans l'école de mes enfants, en regarddant les exposés sur les crocodiles, sur le kiwi, pas le fruit, la bête au long bec. Trois mamans discutent et l'une d'elles finit par m'interpeller. Pourquoi moi ? car je suis un homme et je suis de plus le responsable d'une association sportive locale (non pas un notable ;-))) juste un chercheur de subvention, un animateur pour de gentils membres d'un club, de sportifs).
"Les garçons ne comprennent rien".
"Les filles sont bien plus matures, elles voient la vie qui change".
A cet instant je prends par à la discussion dont je devrais avoir écouter le début.
"Il y a un problème apparemment ?".
"Oui les garçons jouent avec les filles."
"Oui c'est une école mixte, comme partout en France."
Source Easy Fashion Paris (blog merveilleux de streetstyle)
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"Oui mais ils font des choses."
"Ahh" que dois-je comprendre, face à six yeux inquisiteurs.
"Ils font des gestes avec des stylo dans leur bouche" la maman mime, une seconde répète.
"Et les filles n'aiment pas cela". Je deviens non pas sourd, mais j'ouvre mes yeux et mon écoute.
"Elles sont plus mûres et les garçons ... enfin pas eux" puis un silence.
J'ouvre mes yeux interrogateurs pour entendre "comme tous les mâles, ils grandissent plus lentement, si ils grandissent".
Une autre surenchérit "oui les hommes sont toujours décalés, plus limités".
Puis la troisième ajoute "Oui ma fille est le seule formée (comprendre "avec des seins qui poussent") et les regards et les gestes sont là, déplacés".
Et bla bla bla et autres discussions, "untel a fait çi et cela".
"Les hommes ne respectent pas les femmes, petits ou grands, ils ne murissent jamais".
Source Easy Fashion Fred Paris (blog merveilleux de streetstyle)
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Je suis resté bouche bée, ne sachant pas si il fallait rajouter quelques mots et ainsi de l'huile sur le feu, immanquablement car je ne suis qu'un mâle sans cervelle. Je prenais les phrases et pour moi, et pour tous les représentants de la gente masculine que soudainement je représentais. Je devenais le bouc-émissaire d'une moitié de population, de celle du village ;-).
Que dire de plus ? Rien, car je connait untel, et tant d'enfants dont mon propre fils dans cette classe de CM2, dont les autres car soient sportifs, soient amis de mes enfants. Je ne peux, je ne veux juger de leurs actes, mais la violence des mots, la mise en paquet ficelé de tous les jeunes garçons, dans un seul et même paquet m'a surpris.
Et puis au fond de moi, le bloggeur "masqué" ;-) a soudainement ouvert les yeux, lui qui habituellement dort au fond de moi, et ne vit que face à un écran.
Devais-je réagir en homme, en buveur de bière footeux, en obsédé du cul à la cervelle non matûre ?
Devais sortir mon blanc destrier de gentleman, avec son bouclier féministe, son regard un peu différent sur les femmes ?
Devais les respecter dans ces propos vrais (oui les garçons et les filles de dix ans environ, découvrent le corps des autres, différemment qu'en grand section de maternelle. oui c'est parfois déplacé, fortement déplacé et même dégradant. oui cela doit être sanctionné, et je ne cautionne en rien de tels actes entre enfants.) mais amplifiés, et sur lesquels je n'ai aucun pouvoir ?
Devais-je me taire ?
Que devais-je faire ?
Nylonement