Uniques sont ses jambes.
Je n'ai envie de comparer ses jambes avec celles que je croise chaque jour. Je savoure comme tous les gâteaux dans la vitrine du pâtissier, avec mes rêves, mais je ne consomme que ses jambes.
Ce geste léger et réconfortant, oui réconfortant, de caresser ses jambes à côté de moi, en soirée sur le canapé en cuir de notre salon. Doucement je monte vers le haut du mollet, je caline avec deux doigts ce gentil petit creux sous le pli du genou. Puis je reviens sur la longueur du mollet, pour descendre vers la cheville, fragile, pleine de courbes concaves et convexes, je ne saurai dire celle que j'aime le plus, je passe ma main, je saisis à pleine main cette douceur. Mes doigts parlent à mes yeux qui connaissent par coeur ces méandres, cette finesse de peau, bronzée, et parfumée par ces crèmes Clarins.
Je m'arrête, elle lit un magazine de mode. Ces instants immobiles sont comme les silences dans les phrases, une respiration, une attente. Elle bouge subrepticement sa jambe pour m'encourager à continuer sans le dire, je perçois, je caline.
J'aime ses jambes, je les ai aimé pour leurs longueurs, mais rassurez vous, je l'ai aimé pour Elle en premier lieu, pour son coeur, pour sa joie, pour son envie de croquer la vie.
J'ai aimé très vite ses jambes internationales, longues, prêtes à courir après un avion pour se voir un soir, quelques heures entre Paris et Amsterdam. Je les ai aimé et caressé le premier soir de notre amour naissant, je me suis régalé de son être tout entier.
J'ai glissé les premiers bas, attaché les premières jarretelles, initié ses gestes maladroits, mais j'aime tant son corps, que j'ai vu grandir. De l'adolescente grande, très grande par rapport à mes amies de cette époque, à la jeune femme blonde, je n'ai vu que des mouvements et des sourires féminins.
Un sourire qui m'a séduit, qui m'a fait craqué un soir de réveillon, un moment abstrait, non convenu et sûrement inexplicable même avec une volonté de décrire cet instant magique de la naissance d'un Amour entre deux êtres.
Aujourd'hui après plus de quinze ans de vie commune, je suis toujours séduit par son corps de femme, il est devenu celui d'une femme, d'une maman quadra, un absolu délice pour les yeux. Vous me direz "il est aveugle" ?, oui je suis un aveugle conscient de son regard déficient, je la voit évoluer, je l'aime ainsi. L'âge n'a fait que bonifier ses atouts, ses petits seins ronds délicieux, ses hanches , sa peau douceur et ses jambes encore et encore.
Oui j'aime, oui je l'aime.
Oui, je t'aime