Une simple cicatrice. Un trait à côté d'un rond et d'un point.
Je deviens une peinture de Picasso, déformée, transformée plutôt car avant j'avais deux ronds avec chacun un point rose au centre. C'était ma fierté, ma liberté de femme, depuis les premiers jours où ils avaient poussé ma peau, tendu mes tétons, forcé leur naissance. J'avais parlé avec ma mère et ma grande soeur, on avait bien ri, mes seins de petite fille, mon premier soutien-gorge, enfin un truc avec deux triangles pour dire "je suis une fille, une vraie". Puis le temps, le bonnet A, le bonnet B, de la fermeté sous mes tee-shirts de jeune fille, les regards des garçons. Oui, je grandissais au collège, eux étaient encore des nains mais certains connaissaient aussi l'anatomie que le foot, du moins quelques définitions arrondis.
Puis j'ai fait la fac, des études, les premiers flirts avant-pendant-après, les premières soldes dans un magasin de lingerie, des petits hauts acidulés, je me souviens d'un soutien-gorge turquoise avec un plumetis jaune, j'adorais le laisser apercevoir sous mon top blanc. J'aimais ma féminité.
Je suis devenu maman, j'ai nourri au sein mes deux filles, et mon dernier mon garçon. Quel bonheur d'avoir soudainement des doudounes plus imposantes, de jouer non plus du bonnet C mais presque du E. J'étais femme et maman. Le temps passait, j'ai changé de mari, j'ai montré mon corps, partagé mon corps avec mon nouveau compagnon, adorant les cols en V, les chemisiers justement déboutonnés.
Mais aujourd'hui, après avoir repousser les mammographies, après quelques palpés annuels par ma gynécologue, j'ai ressenti une douleur, elle une boule anormale. J'ai vu le résultat de ma première mammographie, à seulement 42 ans, j'ai compris. L'ampleur, la taille, le diagnostic, les pleurs, les larmes infinies, les remèdes, la décision, le cancer, tout cela je l'ai vécu trop vite. Quelques amies m'ont aidée, m'ont prêtée leurs épaules pour pleurer, pour regretter d'avoir attendu.
Aujourd'hui je sors de chez ma kiné, elle utilise une machine de massage pour décontracter les chairs, pour redonner un tonus, pour libérer mes gestes ankylosés, pour m'aider moralement. Elle ose donner un sens à ce sein. Mon homme, le caresse, me caresse, n'oublie rien de ma féminité actuelle, et déjà nous reparlons reconstruction.
J'aurai de nouveau, deux ronds et un sourire au-dessus.
Mesdames, Octobre rose rappelle chaque année
qu'il est mieux de passer une mammographie
(certes douloureuse et désagréable moment)
, de détecter, de savoir, de traiter si besoin.
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