L'été, la ville est plus calme. Elles travaillent malgré tout, ils courent après ldes derniers fournisseurs, les derniers clients, ils filent dans les transports en commun endormis, elles arrivent au pied de leur immeuble sans vie, une tranquilité relative dans le bruit des voitures.
Je suis dans cette mini-foule, je téléphone. Je traverse les voies, je me faufile entre deux motos, en jetant un oeil sur les panneaux "en vacances" des boutiques environnantes.
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Je marche sur le trottoir. Un pantalon rouge, des ballerines grises et vernies, quelques paillettes, je discute avec mon interlocuteur. Je suis là à cinq ou six mètres d'elle, inopinément. Elle marche, nous allons vers ce pont, au bout de la rue, vers l'autre rive ensuite. Elle se mire dans les vitrines qui composent un mur de verre latéral, tout au long de cette rue. Elle se regarde, elle porte un gilet noir, des cheveux courts bruns.
J'aperçois une bouche d'oreille, une créole argentée. Elle marche, je discute encore au téléphone.
Elle se contemple dans le reflet des vitrines. Son gilet libère la naissance de son cou, une dentelle centrale, entre les deux épaules, une guîpure noire, un motif délicat sur la peau bronzée. Si délicieux, le haut de ce top, par son harmonie qui dégage les épaules. Belle originalité.
Soudain le gilet glisse sur le bras, une bretelle apparaît, du rouge, une simple ligne rouge.
Quelques étincelles de mode, des détails si féminins. Elle semble regarder encore les vitrines, son image tout en marchant. Elle se tourne, avec un sourire de dents bien blanches.
Elle me lance "Vous aimez ?"
Je souris, encore dans ma discussion, encore dans la surprise.
Elle repart, heureuse de son effet, en se retournant deux fois vers moi, rieuse.
Je traverse le pont avec un morceau de volupté en moi. Un pour vous maintenant.
Juste une épaule bronzée, juste une bretelle.
Nylonement