Si je le pouvais je vous demanderai de lire cet article les yeux fermés.
Pour vous mettre en condition, pour mieux appréhender mes propos.
Car si la vue aide au choix de vos accessoires, de votre mode, de votre féminité, du moins de l'image que vous emportez avec vous, dans votre sillage, les autres sens participent consciemment et parfois inconsciemment aussi.
Alors fermons les yeux, pour ouvrir un tiroir, choisir à droite ou à gauche dans votre collection de collants, de bas en particulier. Saisir une pochette, l'ouvrir, et sentir l'écoulement liquide, soyeux et fin, régulier sur chacune des courbes de vos avant-bras. Ils, les bas, frôlent votre peau, l'enveloppent ou tournent autour, glissent contre votre poignet, ce creux ultrasensible et oublié, tombent un peu plus bas, et emmènent vos sensations, votre peau, et sur toute la longueur du nylon. Cela vous électrise, car c'est finesse n'a plus de poids pour marquer sa présence, mais uniquement sa légèreté pour la rappeler.
Inssaisissable, aérien, cette matière est là, et avec cet exercice, coquin ou calin, vous ressentez cette onctuosité de la soie, cette suavité du nylon, cette amertume d'une mousse, car chacune réagisse différemment.
Et si ensuite vous glissez vos jambes, machinalement, sans aucune pensée sauf celle de votre café du matin, cela deviendra banale et sans saveur, alors pensez et fermez les yeux, car ce geste peut devenir un délicat massage à vous-mêmes sur vos jambes, pour tirer l'extrême douceur de cins grammes sur vous. Votre relation change, et dans un monde qui cherche le bien-être, c'est un premier pas.
Douceur toujours, car je vous parlais d'inconscient : chaque jour, au certainement assez souvent, vous aurez ce geste. Oui, vous serez assise, en discussion au téléphone ou en réunion, et là, entre deux paroles, deux discussions, vous glissez une main sur votre jupe. Là vous ressentez le moelleux de votre tunique, le léger de votre robe, ou le charnel de votre jupe en cuir, mais souvent, vous posez votre main (non pas la mienne , soyons sérieux) sur votre cuisse. Et ... pour l'avoir parfois observé ... vous caressez ce nylon, cette douceur, cette seconde peau et vous-même, délicatement, inconscienmment.
Les femmes aiment elles leurs jambes,
inconsciemment ?
anodinement ?
Nylonement