J'avais pourtant déjà jouer avec les regards, enchantée de paraître toujours plus glamour aux yeux des autres, pour me rassurer de cette enfance compliquée où je n'étais que fille, mais avec des envies de garçon manqué.
Alors maintenant que les petites robes noires sont celles de mes plus grands plaisirs, indissociables de mon allure au quotidien, je suis radieuse pour entre dans cette soirée privée, sous le regard des autres invités, et de quelques jalouses. Mon corps m'appartient, et si je ne l'exhibe pas en public, j'aime en montrer les courbes.
Et en privé, cela ne vous regarde pas ;-)
Face à un appareil photo, totalement, j'ai trouvé là la clef du mystère de mon corps, de ma féminité ensuite avec quelques magiciens, maquilleuses et coiffeuses mais aussi photographes. Masculin ou féminin, leurs visions de moi m'ont donné les reflets des facettes que je ne soupçonnais pas. Un voyage intérieur face à celle qui était une autre sur les premiers clichés, cela ne pouvait être moi, et pourtant. J'ai non pas haï les photos, mais j'ai exploré cette personne plusieurs mois avant de comprendre qui elle était.
Car l'étudiante qui posait pour quelques billets facilitant son budget mensuel, arriavit en jean, en pull informe, en baskets molles mais siglées. Je n'étais rien et avec eux, je suis devenue tout.
Des portraits, des photos de mode, en intérieur, en extérieur, même sous la pluie, je faisais le tour des lieux modernes ou trash de ma région, sous l'impulsion de leur imagination, les photographes me façonnaient. Chaque fois surprise du résultat, j'ai aussi voulu comprendre lors d'un week-end complet avec l'une d'elle. Une charmante poétesse du noir et blanc, elle retouchait juste la lumière, laissant mon corps avec ses lignes, ses courbes, ses imperfections.
Et après une vodka détressante, j'ai fait mon premier pas vers la lingerie, vers le nu, au bout de la nuit. Souvenir intact car resté secret, juste pour elle et moi, sans assitant, juste le noir de la nuit, des lampes, et cette chair, mon corps.
La nudité n'était pas un problème juste une limite, et d'ailleurs elle n'était pas non plus une revendication de liberté, juste un état. Aucun lien vers de la sexualité, juste une sculpture de chair, moi, une expression artistique de ma volupté, je découvrais mes seins, trop petits à mon goût, devenus une fierté de femme, une gourmandise esthétique réelle par le truchement des ombres et des lumières.
Deux jours qui reviennent là, dans cette soirée privée, avec aux murs des clichés en noir et blanc, grand format, de l'art autour de la femme, des femmes plus exactement. C'est beau, grisant avec ce souvenir si fort en tête, je suis les modèles de pièce en pièce, je refuse une vodka, un clin d'oeil, un hasard, je préfère les bulles, celle de ma maturité, de ce plaisir devenu récurrent depuis des années. Pour eux, pour elles, je pose toujours, dans un lien complice naturel, et parfois encore je laisse mes hanches à l'air libre, d'autres fois juste en lingerie, d'autres fois sous une de mes petites robes noires. Nous décidons, nous construisons des tableaux, et chaque fois, la même magie, je me vois différemment, mais maintenant je me reconnais.
Justement l'un d'entre eux, exposé, vient vers moi.
"J'ai une surprise pour toi, suis-moi."
MERCI à tous et toutes les photographes
qui nous donnent une vision subtile
de notre monde, de vos choix de mode
et de la féminité.
Nylonement
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