Les surprises et les envies inaccessibles, voire les fantasmes sont toujours bienvenues.
Mais quelle serait votre réaction si une personne vous contactait pour visiter la maison du Père Noël ? Surtout à votre âge, même si vous restez jeune, vous avez passé la limite pour l’inimaginable, peut-être pas l’inaccessible, mais surtout pour un pragmatisme certain dans vos désirs. Une envie de cadeau vous titille, vous pensez très fort au père noël, mais sachez que parfois les rêves se réalisent.
Il était une fois, un lieu magique, un monde féérique, loin de tout, oui loin de toute la folie habituelle des villes. Après ce contact et quelques conversations, j’ai glissé avec ma voiture sur l’autoroute, puis à travers le plateau des Causses, une lumière irréelle d’une fin d’après-midi d’été surchauffée avec soudainement un orage de chaleur sur la vallée du cirque de Navacelles. Une merveille, et des lacets vertigineux, un brin de vertige, pas de neige, oui j’allais vers le monde du Père Noël, vers un de mes rêves, sous une température excessive de trente-cinq degrés. Une charmante rivière, et un hôtel tranquille sur la place de la petite ville. Un coup de fil.
« Vous êtes déjà là, alors venez jusqu’à nous ! »
Un « Oui » irréfléchi, désiré, gourmand de croire que le rêve va s’arrêter à cet instant. Vous connaissez tous ce moment cruel où tout s’évanouit, et vous suffoquez de respirer encore votre rêve. Cependant, là non ! la route serpente, le soleil rebondit sur la vallée, sur les chênes verts et des rochers.
Encore un virage, un pont, un village au ralenti, des platanes, une rue qui remonte, et une voie sans issue, je m’engouffre.
Je vais vous l’avouer, j’ai eu les jambes un peu molles, et pourtant là dans la cour d’un bâtiment très industriel, m’attendait un ange avec des chaussures à hauts talons.
[L'entrée d'un monde magique ...]
Le plaisir s’ouvrait à moi, une rencontre virtuelle qui prenait un sens réel.
Devant moi, une porte ouverte, un bruit sourd de vapeur évacuée vers l’extérieur, quelques mots échangés, une liberté, un lieu sans téléphone portable, sans heure, un monde irréel, devant moi. J’avais eu des centaines de kilomètres pour me poser des questions sur ce lieu, sur ce sujet qui est une de mes passions, pour l’imaginer sans le connaître, mais sans trouver de réponses.
Ici sous le soleil de fin de journée, un lieu, un ange avec les clés pour ouvrir toutes les portes.
[Un ange accompagnateur, curieux comme moi de cette magie industrielle]
Et je suis entré, là devant, pour sentir ce lieu, cet industrie de finesse, un paradoxe dans les mots mais aussi dans les faits. Comment créer, fabriquer quelques grammes de finesse dans un lieu chaud, bruyant et mécanique ? Comment manipuler avec magie de l’extrêmement fin avec des blocs de métal, des rouages, des bielles, des engrenages et quelques aiguilles ?
[ Des fils, des dizaines de bobines de fils, et un art, je dis bien "un Art délicat et une technicité" de programmation du tissage]
Je suis resté silencieux avec des dizaines de questions intérieures. Je n’étais pas muet, je savourais. Mon guide accompagné de mon ange en nylon, m’a expliqué rapidement le lieu, les générations de machines, leur rareté.
Si vous avez déjà vu des ateliers d’horlogerie ou de joaillerie. Vous êtes entre ce mystère de la création et la magie du joyau brillant, l’industrie précieuse avec le bruit en plus, mais une rigueur technique que l’on ressent partout présente, maîtrisée, non par routine, mais par savoir-faire immuable.
[le petit "profil de montagne" prêt de la cuve doré est une série d'aiguilles fines qui avale le ou les fils de nylon pour tisser un tube avec les dimensions exactes de vos jambes.]
[la machine avale les fils par le haut, de finesses variables, et comme par magie accouche toutes les 2 minutes d'un bas (d'un tube plus exactement) par la trappe noire sur le côté gauche : plop ! ]
J’ai compris à cet instant que ma passion avait une force sur mes émotions.
Mais toutes les personnes que j’ai pu rencontré durant cette aventure de vingt-quatre heures me montreront la même passion, pour leur métier de luxe.
... à suivre
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