Envisager une nouvelle semaine, voir au loin derrière cette vitre, ressentir un vide, penser à elle. l'été nous éloigne par les vacances qui se croisent, les histoires qui se font, se défont, se renforcent dans le silence de lèvres qui s'embrassent.
Je suis resté sur ce goût, ses lèvres, hier, avant-hier, je ne sais plus quand, tout est relatif tant elle me possède. Là proche de moi, un mouchoir imbibé de son parfum, un signe de sa présence, mais aussi de notre éloignement. Involontaire, un départ impromptu, les vacances des uns, les contrats des autres à l'autre bout de la France, des kilomètres coupés de sms, je tapote sur mon clavier mais elle m'obsède, oui un sentiment fort me pousse toujours vers elle.
Souvenirs des derniers jours, ceux de notre amour, toujours l'un avec l'autre, un peu en recul car trop amoureux pour aller dîner chez les autres, une rencontre à un mariage, et depuis l'un collé à l'autre, tous les jours, toutes les nuits, avec force et sentiments.
Magie de l'amour, du coup de foudre avec les plus belles émotions, celle de la dépendance envers son coeur, je pense encore à elle, une pause thé, face au vide de cet immeuble parisien, la baie vitrée s'arrête dans le ciel gris, un été de pluie, le soleil est partie avec elle. Rien ne m'agite, fidèle aux réunions du lundi, les mots, les propos du manager, les échanges, une surdité partielle, un esprit ailleurs, des questions, des réponses formatées, une attente, celle de son retour.
Rêve éveillé, celui de retrouver sa silhouette-là, devant moi, de revenir dans l'appartement, la revoir, belle, flamoyante dans son body de dentelle, une étincelle vive sur sa poitrine pulpeuse, une féminité en plein rayonnement. Et puis assis sur le coin du lit, à regarder le miroir, sa coiffeuse chinée ensemble, ses bijoux, ses crèmes, deux pinceaux larges encore marqués de poudres, un eye-liner posé, en attente lui aussi de souligner ses yeux, son sourire. Je vois ses lèvres, je pense à elle, un message, elle est dans le taxi du retour.
Bouffée de parfums, une robe légère, des perles, ses colliers, ses bracelets, tout est là sauf elle.
Elle me manque, autant que sa silhouette, mais plus encore entre mes bras, près de moi, ensemble. Ce tout me manque, et pourtant elle n'est partie qu'hier soir, pour la première fois, plus de vingt-quatre heures de séparation physique, et ce bsoin d'elle, de son odeur, de sa peau, de ses lèvres, de son regard, de son corps, de son coeur, de ce tout que j'aime.
Je file vers la cuisine, pour préparer quelques petits plats pour lui faire plaisir, pour charmer son nez en arrivant, pour la voir heureuse. Les fleurs attendent sur la table, seul son glamour, son tailleur, ses talons hauts manquent au lieu, si féminin.
Une sonnerie, elle est là.
Enfin.
Nylonement