Réveil difficile, nuit tout aussi rude, angoisses d'une vie qui jouent à saute-moutons, avec des double saltos arrière carpé, mais surtout des sauts périlleux épuisants. Une bonne douche, un manteau, direction le centre commercial pour dénicher les cadeaux de Noël. Plus vraiment des jouets, loin des playmobil des autres années, ils grandissent mes enfants.
Calme du lundi matin dans les allées, des boutiques pleines de lumière, des vitrines de Noël qui s'embellissent de paillettes, de papiers brillants, de faux cadeaux plus ou moins réussis, et des idées de cadeaux.
Quelques plantes, deux bancs, une vieille personne apparemment un peu perdue, elle attend. des chariots passent, des retraités probablement à cette heure ou de jeunes adultes sans travail, la petite musique anime le lieu, des carillons de fête, un paradis artificiel de commerces.
Des personnes, celles que l'on ne voit pas, dont votre regard ne garde aucun souvenir, aperçues, à peine vues, aucunement mémorisées. le flou volontaire non pas de vos yeux, mais de votre cerveau, elles passent. Puis soudain deux belles silhouettes.
Une brune aux cheveux longs, un sourire d'ange, un joli collier qui se perd sur le volume de sa voluptueuse poitrine enveloppée d'un pull noir à col roulé, une doudoune courte. Elle s'arrête devant la vitrine des bijoux, papote avec son amie, elles doivent choisir leurs rêves de Noël, remplir leur liste imaginaire. De vraies hanches, une ronde dirait certains, simplement un corps heureux et pleins de formes, une jupe noire, justement courte sur un collant opaque noir avec des motifs en sur-impression, des bottines vernies.
Bellissima, mon regard l'a aperçu, vu et contemplé, puis j'ai souri, une plénitude face à cette féminité élégante.
Son amie, blonde presque châtain clair, une coupe avec un carré plongeant bien structuré, une taille fine sous une doudoune cintrée, pleine de couleurs. Des boucles d'oreilles qui dodelinent sur ses épaules, un sac à main rouge et uniquement des jambes dans un collant noir, longues, fines, élancées avec pour unique fin, des talons de ses bottines.
Deux femmes, deux trentenaires, deux copines heureuses qui picorent de vitrines en vitrines, manteaux, mannequins, accessoires de mode, chaussures, bijoux encore, lingerie. Elles s'amusent, entrent parfois mais ressortent les mains vides, glânant leurs plaisirs dans la complicité d'être ensemble. Différentes, simplement femmes, des femmes d'aujourd'hui.
Nylonement