Oui, je suis une quinqua qui a toujours aimé son corps, sa féminité et le partager avec mon mari. Pourquoi je vous le dis aujourd'hui ?
Car ce jour je vais mettre une jupe pour aller travailler, pour être femme durant les heures de travail. J'ai un corps qui ne laisse pas indifférent les regards des hommes, parfois des femmes, car je fais du sport, je cours souvent, je fais de la natation, j'aime me dépenser. Je ne le fais pas pour ma silhouette mais pour mon esprit, j'aime cette liberté de penser à autre chose, de libérer de la sueur et de l'énergie pour me sentir bien, et ressentir aussi les hormones du bonheur m'envahir quand l'effort est complet. Je vais chez le coiffeur toutes les trois semaines environ, parfois plus quand il y a une couleur à ajuster, mais rassurez-vous je ne suis pas blonde platine en décalage avec mon âge, je suis juste une femme qui s'entretient pour son plaisir et pour le plaisir de mon compagnon.
Oui, lui aussi apprécie, m'aime ainsi, et sans me le demander, il est heureux de me voir remettre des talons, un joli collant avec une robe le soir. Nous rigolons des couples en tee-shirt, en pantalon de jogging, qui ne comprennent pas pourquoi ils ne s'aiment plus. Notre apparence physique n'est pas primordiale, mais juste entretenue. Ma féminité a changé, les jupes se sont rallongées, mais aussi elles restent courtes parfois, et puis nous aimons faire le shopping ensemble pour des tuniques de matières variées, laine, cachemire, soie, jersey, coton, unies ou imprimées. C'est une harmonie qui finie au bout de mes ongles toujours vernis, en toute saison.
Je ne suis pas une pupée barbie, mes rides sont là, mon corps est tonifié mais il vieillit, mais ma cambrure, ma taille fine rend mon corps heureux, mon état d'esprit fier d'être une jolie femme.
Pour mon travail, pour éviter les jalousies des autres femmes, pour éviter les quolibets des mâles de cet entrepôt qui vend des outils et des matériaux, j'avais opté pour le pantalon. Et puis ce week-end, en lisant, je me suis retrouvé face à des témoignages, face à une société en régression, face à mes collègues. Et je dit "STOP", j'ai un corps, c'est le mien, respectez-le.
Je ne vais pas m'exhiber en culotte, rassurez-vous encore. Je vais mettre une simple robe, qui couvre mon collant, juste au dessus de mes genoux, et des talons, pas trop hauts. Une tenue féminine, simple, sobre, mais où mes jambes, dont je suis fière, se montreront, et surtout signerons une déclaration d'égalité et de féminité.
Et à la première remarque, les mots vont voler dans leurs faces. Non, je ne suis pas en manque, non je ne suis pas une vendeuse de sa propre chair, non je ne suis pas sexy, oui j'ai un corps de femme, il m'appartient. Et je le paratge avec mon mari uniquement. Non, vous ne déciderez pas de ce que je dois mettre, ou montrer. Non je m'exhibe pas.
Gardez vos mots pour vos matchs de foot, pour vos soirées bière et beuverie, pour vos esprits rétrécis entre vous, messieurs. Nous sommes en 2012, le monde évolue, l'égalité devrait être déjà acquise, et la beauté, la liberté d'un corps, une simple politesse acquise de tous.
SLUTWALK PARIS 2012 manifestation 6 octobre 2012
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