Prendre une année, souffler les bougies imaginaires d'un gâteau réduit à une simple coupe de sorbet framboise. Vivre encore un peu, faire quelques pas dans le futur, mais grisé par le temps, la chaleur ou simplement la nostalgie, rêver du passé.
Né dans des années que l'on appelent "Soixantes" ou "Sixties", je me suis allongé dans le hamac de mes pensées, dans un canapé d'illusions et de petits plaisirs.
L'hédoniste est un être qui doute de trouver toujours un nouveau plaisir à partager, mais qui jouit du don vers les autres, du petit battement de coeur, d'un simple baiser qui lui rappelent son existence.
Elles étaient là, heureuses et souriantes sur cette terrasse en mosaique, proche du jardin sobre, parfumé de fleurs, de plantes assomées par le soleil, dans le bourdonnement de quelques abeilles gourmandes. Femmes des années soixante.
Pied de coq, ou pied de poule, elles étaient complices de cette élégance qui me faisait souvent predre pied tout court. De beau chemisier complice de leurs cous, de leurs beautés, de leurs accessoires, bracelets ou colliers, boucles d'oreilles et coiffure impeccable.
Petits plis, je voyais dans mon imaginaire, dans le flou du soleil, avec quelques bulles de champagne, de bonheur esperé, je voyais le vent soulevé des sourires, des plumetis et peut-être offrir une paire de bas blush, une jarretelle blanche durant quelques secondes à mon regard esthète. Juste rêver, croire à cette magie du néo-rétro, de ces moments si glamour.
Et puis ce soir, elle serait là pour chanter, pour donner des notes au silence, au vide de cet été si charmeur, pour reposer la fauve endormi. Elle serait seule, elles seraient toujours dans sa tête et parfois derrière ses mots, mes mots.
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