Je suis encore là, lasse et fatiguée. Epuisée serait ce terme plus exact, souvent galvaudé pour des petits riens, des agendas surbookés de rien, des vies de faux-semblants.
Je suis dans ma chambre, rose, calme, et bien chauffée, mais je suis épuisée, emportée cette nuit avec les anges, je ne savis plus où ma vie était, où moi même j'errai. Je suis partie dans un paradis, avec un semblant de rose, de blanc, de couleurs rassurantes car elle son celles de mon imaginaire, de ma vie. Un turban rose me suivait, il était un nuage flottant dans le ciel, au-dessus de mon visage.
J'ai marché, flotté plus exactement, je vivais un moment de pur shoot, oui, celui des médicaments, des folles doses contre les douleurs, contres les angoisses, les mauvais rêves et parfois même les envies de non-retours. J'étais sortie de moi. Je vivais une vie, sans réflexion, dans un coton soyeux qui était une souffrance sans douleur, une vie de femme, avec des boules tueuses en moi, avec des manques, avec un amour disparu.
Oui j'errai, je voyais d'autres personnes sans visage, parfois des parties de leurs corps, une nudité partielle car le reste n'existait pas, seule la beauté me suivait derrière moi, parfois un ciel gris, une douleur, un rappel, une infirmière, la nuit, une nouvelle injection. Je repartais. Oui aujourd'hui encore, je ne sais si je dors ou si je rêve, ou même si je vis.
Hier encore une amie m'a ccompagnée ici, pour le nième traitement, elle l'a vécue, elle sait être avec moi, une épaule forte, une âme forte, des mouchoirs dans sa poche quand nous pleuront ensemble. Oui, je suis lasse de cet hôpital, si doux, de ses médecines qui me rongent, qui me soignent, qui me donnent un supplément de vie, mais je suis là, ici et ailleurs.
Je ne veux dormir et pourtant, je suis si bien dans ce rêve fou, dans cet incohérence qui forme mes prochains pas. Je souffre tant, j'ai souffert et je ne sais comment seront les prochains jours. Je doute, je redoute, je me bats et parfois je succombe totalement aux doutes.
Dans quelques heures, je me réveillerai, elle sera là, mon ange, mon amie, celle qui m'appelle encore, viens me voir, ose, souffre de me voir partir un peu plus, m'aide et même à sa façon transforme son amitié en un presqu'amour. Je suis là, fatiguée et lasse.
Je ferme les yeux. Ma féminité brûle de cette maladie.
Nylonement
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Modèle : Karlie KROSS
Mode : DONNA KARAN