Elle est là, en pleine vent, seule devant ce trou, avec quelques fleurs. Elle gamberge, elle repasse les images des derniers mois, des dernières années.
Forte, elle est aujourd'hui libérée et enfermée un peu plus dans le doute, celui de l'avoir aider, mais de ne pas avoir été là, juste avant. Comment trouver la solution ? Où la trouver ?
Accompagner une descente que l'on ressent, entre les mauvais amis et les bons amis si rares, comment pouvait-elle faire le tri ? Rechercher une excuse ou admettre ses errances et lui pardonner, tout parfois des petites choses et surtout l'impardonnable, mais étais-ce l'aider en la voyant s'effondrer ? Lui imposer les médecins, les psys, les murs et l'abstinence, le sevrage qui crée un manque plus énorme non pas du corps mais de l'esprit. Car heureuse elle l'avait vu, dans le passé, moins dans le présent. Responsable, elle l'avait cru, dans ses réactions, dans ses choix pour elle, pour l'autre mais aussi pour recréer un univers stable, plus doux, plus vivant.
Mais la mort rodait à travers ses escapades, ses moments de rédemption, ses décisions, les bonnes, les rechutes. Seule face à cette merde, seule face aux dealers qui se pavanent et que la police regarde sans pouvoir. Seule face à un système qui mériterait une grosse colère, comme celle de son père, comme celle face à la justice compatissante face aux inculpés, sournoise sur les victimes, "oui mais elle est consommatrice, on ne l'oblige pas ..."
Elle avait crié, hurlé pour dépasser ses limites et comprendre ce monde du bien et du mal, celui d'une éducation en laquelle elle avait cru. Elle avait chassé les mauvais esprits, elle se tenait sur les garde, elle se battait, renoncait peu, mais elle n'avait plu la force de la porter. Seule !
Seule encore ce matin face à cette tombe ouverte, elle était parti, elle était sa propre victime, elle n'avait pu fuir ses démons qui vivaient en elle, heureuse ou malheureuse, la question ne se poserait plus. Sa joie de vivre vibrait dans les souvenirs, dans les larmes qui coulaient.
Pourquoi si jeune ?
BAS NYLON NOIRS pour la PIN-UP de la SOUL
NYLONEMENT TRISTE